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Le réchauffement climatique est-il suffisamment pris en compte par les villes ?

Chaque jour dans le monde, des villes s’engagent à se transformer pour lutter contre le réchauffement climatique. Nous sommes à quelques mois de la tenue à Paris de la grande négociation mondiale sur le climat, est-ce que cette mobilisation des villes est sérieuse et surtout suffisamment forte pour changer les choses ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Alors, oui il y a bien une profusion d’initiatives de la part des villes, c’était par exemple en Asie du Sud-Est ce week end, à Bangkok ; il y a quinze jours, c’était à Paris, sous la houlette d’Anne Hidalgo et de 29 villes européennes, ou encore demain par exemple, ce seront des entreprises qui débattront de leur contribution pour changer la ville et réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’initiative de l’Agence parisienne du climat. Alors pourquoi cette mobilisation, tout simplement, parce que les villes à l’échelle mondiale sont le cœur du problème : elles concentrent la grande majorité des émissions de gaz à effet de serre. Et ça ne va pas s’arranger, parce qu’une révolution urbaine est en marche : le nombre de citadins va doubler dans les 35 ans qui viennent. Sachez par exemple, que les Chinois, à eux seuls, vont bâtir chaque année pendant les vingt ans qui viennent, une ville de la taille de New York ! Plus de 9000 nouvelles villes vont voir le jour, principalement en Asie et en Afrique d’ici 2050.

Mais c’est mission impossible. alors comment concilier cette pression démographique et le respect de l’environnement ?

De milliers d’entreprises et d’acteurs locaux n’y ont pas renoncé, Fabienne : ils y travaillent déjà dans de très nombreux pays, en essayant de tirer le meilleur parti des technologies numériques et de l’innovation pour rendre les villes à la fois plus économes, plus efficaces, et plus conviviales. Ce sont les artisans d’un nouveau monde urbain qui va révolutionner les manières de circuler, de consommer, de produire, de construire, d’entreprendre et même d’échanger. Tout ces gens là ont un mot à la bouche : les "villes intelligentes". Pour juger de la puissance du concept, il suffit de taper l’expression sur Google, et vous avez déjà 6 millions d’occurrence, rien qu’en anglais, sous le vocable  "smart cities". Retenez ces deux mots,  "smart cities", c’est l’ambition d’une grande transformation de la ville grâce à l’usage massif des nouvelles technologies et notamment de ces millions de données, ces datas qui mesurent tout, et dont je vous parle souvent à ce micro. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si l’expression de "smart cities" est née chez deux géants américains de l’informatique que sont Cisco et IBM.

Concrètement, Vincent, ça ressemble à quoi une ville intelligente ?

Sachez qu’il existe déjà une poignée de villes nouvelles intelligentes, en Corée par exemple, totalement conçues avec ce concept : tout a été mesuré et pensé avec ces datas pour réduire la mobilité des citadins entre le lieu d’habitation et leur travail, pour la régulation des transports, de l’énergie, des déchets, pour développer des véhicules propres, pour construire un habitat économe. Ce sont aussi des dizaines de nouveaux services, accessibles sur votre portable, et développés pour changer la vie quotidienne. Une ville intelligente, c’est une ville avec des citoyens ultra-connectés, qui peuvent aussi, si tant est qu’on leur demande, donner leur avis et participer à cette grande mutation.

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