SNCM : une "société d'économie mixte" sur la table
C'était une première : les décideurs politiques de Corse et de Marseille autour d'une même table, pour parler de l'avenir de la SNCM, la compagnie maritime en péril. Jeudi dernier les syndicats avaient voté la fin de la grève, après avoir obtenu de l'Etat des garanties. Une réunion avait donc lieu mercredi matin, avec des élus locaux et en présence du ministre des Transports Frédéric Cuvillier, pour essayer de trouver une solution commune avec une éventuelle implication des collectivités.
Les élus de Marseille dans la "symbolique"
Mais sous quelle forme ? C'est bien le noeud du problème et des divergences apparues mercredi matin encore. Les élus de Marseille sont plus dans la symbolique, proposant une entrée au conseil de surveillance de la compagnie, mais ont une reticence, voire une opposition, sur un quelconque engagement financier.
Ainsi le président (PS) du Conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini a proposé que son département "entre au conseil de surveillance et pourquoi pas demain au capital ". De son côté, le candidat socialiste à la mairie de Marseille, Patrick Mennucci, a fait savoir que "la ville de Marseille et le Conseil Général ne seraient pas opposés à une entrée symbolique et gratuite dans le capital ".
Proposition d'une "société d'économie mixte"
Le président du Conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi, a lui mis sur la table le dossier de création d'une société d'economie mixte : "J'ai proposé de discuter d'une société d'économie mixte (SEM) ou une société publique locale qui pourrait louer les navires à la SNCM ", a-t-il dit.
Une société d'économie mixte ou SEM est une société anonyme dont la majeure partie du capital, plafonnée à 85%, est détenu par des personnes publiques, comme par exemple l'Etat ou une collectivité territoriale. Cet outil financier, distinct de la SNCM, prendrait en charge le renouvellement de la flotte, et louerait ensuite les bateaux à la compagnie, afin de préserver la SNCM et les emplois qui vont avec.
Une proposition parmi d'autres, sur laquelle le ministre Frédéric Cuvillier a promis de se pencher dans les semaines qui viennent, avec engagement de se revoir d'ici le 15 mars.
Lancement du plan de redressement
Le conseil de surveillance de la SNCF se réunit cet après-midi, pour la première fois à Marseille. Les syndicats de salariés en attendent notamment des précisions sur le lancement du plan de redressement, l'augmentation du temps de travail et un renouvellement de la flotte avec la commande de quatre bateaux, pour une meilleure productivité.
La Banque publique d'investissement (bpiFrance) et la Caisse des dépôts (CDC) doivent étudier les solutions financières les plus appropriées pour l'achat de ces quatre bateaux. Début janvier, lors de la grève longue de 10 jours qui a paralysé la compagnie, Jean-Marc Ayrault avait aussi promis 30 millions d'euros d'apport supplémentaire de l'Etat.
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