À Chamonix, les vestiges du "Malabar Princess" transformés en sculptures en métal
Une artiste et alpiniste transforme des débris du Malabar Princess en sculptures. Plusieurs oeuvres sont présentées à la mairie des Houches en Haute-Savoie, à l'occasion des 70 ans de la catastrophe aérienne survenue dans le Mont-Blanc.
Josée de Vérité Mermoud est à la fois artiste, ferrailleuse et alpiniste. Depuis des années, cette femme part dans le Mont-Blanc ramasser les débris du Malabar Princess, les rapporte sur son dos puis les transforme en sculptures dans son chalet-atelier à Chamonix. L'idée peut sembler insolite. Mais il s'agit non seulement d'un travail artistique mais aussi d'un hommage aux victimes de l'accident d'avion et à tous ceux qui disparaissent en haute montagne.
"En 1974, un débris m'est tombé dessus. Je me suis alors demandée ce que faisait de la ferraille sur le glacier. Longtemps après, j'ai appris la tragédie." Aujourd'hui encore, Josée de Vérité Mermoud effectue des sorties sur la glacier pour collecter les pièces rejetées par le glacier.(Nouvelle fenêtre) Les morceaux de tôle froissée, de moteur et autres pièces de l'avion sont ensuite travaillés, modelés, assemblés dans son atelier pour devenir des sculptures.
L'utilisation de cette matière première issue d'une catastrophe aérienne peut sembler curieuse."Aucune fois, je n'ai pensé à un côté morbide. Au contraire, car je fais revivre (les débris) au travers de mes sculptures et j'ai des pièces connues par des étrangers et cela m'a permis de retrouver des parents de victimes. Ça n'a pas de prix."
Les sculptures de Josée de Vérité Mormoud ne proviennent pas uniquement des morceaux du Malabar Princess mais aussi d'une autre catastrophe aérienne qui a eu lieu sur le glacier des Bossons.
Deux crashes sur le même glacier
Le Malabar Princess de la compagnie Air India s'est écrasé le 3 novembre 1950 sur le Rocher de la Tournette après avoir été pris dans une tempête. Le bilan est de 48 morts, dont une quarantaine de marins indiens qui se rendaient à Londres et partaient de Bombay. Seize ans plus tard, le 24 janvier 1966, un autre appareil de la compagnie Air India, le Kangchenjunga, s'est écrasé au même endroit, tuant 117 personnes.
La chasse aux trésors
Depuis 70 ans, de très nombreux vestiges refont régulièrement surface. Certains de grande valeur, comme des bijoux et des pierres précieuses. Une légende a même été entretenue autour du Malabar Princess. Selon certaines rumeurs, des lingots d'or se trouvaient à bord de l'appareil, mais personne n'en a jamais retrouvé la moindre trace.
Aujourd'hui encore, les chasseurs de mémoire et de trésors continuent d'arpenter le glacier des Bossons. Mais les vestiges encore ensevelis, conservés par la glace et le froid, sont aujourd'hui menacés par le réchauffement climatique(Nouvelle fenêtre).
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