Le MotoGP a son "big four"
Marquez pas à 100 %
Annoncé comme un futur grand de la catégorie reine, Marc Marquez n'a pas attendu qu'on lui cède la couronne mondiale des MotoGP. Vainqueur dès sa 2e course à Austin et plus jeune champion du monde de la catégorie avec quatre points d'avance sur Jorge Lorenzo, le pilote Honda est entré dans l'histoire de son sport. Un record de précocité qui en a fait l'épouvantail de la moto. Avant le début de la saison, Marquez part favori même s'il est parfois plus difficile de confirmer un premier titre. Si danger il y a, il viendra de Pedrosa, Lorenzo ou Rossi. En 2013, le quatuor avait raflé la totalité des dix-huit Grand Prix (8 victoires pour Lorenzo, 6 pour Marquez, 3 pour Pedrosa et 1 pour Rossi, ndlr). Autre écueil pour le protégé d'Emilio Alzamora, sa santé. Après avoir signé les meilleurs temps des trois premières séances d'essais à Sepang début février, dont un record du tour officieux, Marquez s'est en effet cassé le péroné lors d'une séance de dirt track (sur piste ovale en terre) et a manqué les six séances de test organisées en Malaisie, à Philipp Island et au Qatar. L'Espagnol arrive au Qatar diminué et ne prendra aucun risque pour ne pas compromettre la suite de sa saison. "L'os se consolide, ce qui est important, et à chaque fois que je vais voir mon médecin, il me confirme que la situation évolue favorablement. Il me faudra peut-être un peu de temps avant de retrouver mon rythme, a expliqué Marquez la semaine dernière. C’est difficile parce que j’ai perdu près d’un mois d’entraînement et il y a cinq jours, je ne pouvais toujours pas marcher. Je peux maintenant marcher et je pense que ça ira une fois sur la moto."
Yamaha veut sa revanche
Pendant la convalescence de Marquez, ses rivaux ont mis les bouchées doubles. Dani Pedrosa, qui court toujours après son premier titre, est à l'affût. "La première course est évidemment très importante mais le championnat est long et il y a dix-huit manches pour prouver que vous êtes le meilleur. Mais je veux bien entendu commencer de la meilleure manière, comme tout le monde", assure-t-il. Cueillis à froid l'an passé, les Yamaha Boys ont eux aussi le couteau entre les dents. Le constructeur nippon peut même compter sur un duo enfin efficace. Pour son retour chez Yamaha en 2013, Valentino Rossi a souvent été le 4e homme. Rarement à la bagarre pour la victoire, il n'a pas pu aidé Lorenzo dans les dernières courses. Si on se fie aux tests hivernaux, le "Docteur" semble avoir rattrapé une partie de son retard. "Je me suis montré très compétitif et au niveau des pilotes les plus rapides pendant les essais. J'ai vraiment un bon feeling avec la M1, affirme-t-il. On va se battre pour le podium dès ce week-end !" Battu d'un rien la saison dernière, Lorenzo a mis tous les atouts de son côté pour prendre l'avantage dès le Qatar. "Je me suis fait opérer trois fois cet hiver, afin de me faire retirer les plaques et les pièces de métal que j’avais à la clavicule et la main et il m’a donc fallu du temps pour retrouver la pleine forme. Je me sens maintenant presque à 100% et je suppose que je n’aurai pas de problème pour pousser au maximum au Qatar", a explique le double champion du monde. Il n'y a plus qu'à démarrer les moteurs et ouvrir la poignée de gaz.
Ducati la joue "open"
En mal de motos d'usine ("Factory"), la Dorna, organisatrice du championnat, a poursuivi dans la voie de la moto à moindre coût. Après deux années concluantes, la catégorie "Open" sera encore la plus représentée du plateau avec quinze machines sur vingt-trois. Ducati est venu grossir les rangs après trois années noires. Une révolution qui s'est brusquement opérée après la deuxième session d'essais à Sepang. Les pilotes "Factory" (Honda, Yamaha) disposeront notamment de 20 litres de carburant par course et de seulement 5 moteurs pour couvrir la saison alors que les "Open" (Honda, Yamaha, Ducati, Kawasaki et Aprilia) pourront de leur côté embarquer 24 litres de carburant et utiliser jusqu'à 12 moteurs tout en bénéficiant de pneus plus tendres. Quelques avantages qu'Aleix Espargaro exploite à merveille. Forte tête de la catégorie sur sa Yamaha-FTR, l'Espagnol ne roule plus parmi les anonymes du ventre mou. Ses résultats et ses derniers chronos lui autorisent même d'endosser le rôle d'outsider avec les Bradl, Bautista et Pol Espargaro (son frère, ndlr) qui disposent eux d'une "Factory". Un podium n'est plus à exclure.
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