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Alex Thomson, l'insatiable quête du Vendée Globe malgré les embûches et le coronavirus

Il vit le confinement en famille à Guernesey. A l’isolement, seul dans son coin, fidèle à sa réputation et à son mode de fonctionnement. Depuis bientôt 20 ans, le skipper gallois ne fait rien comme les autres. Avec ses idées. Alex Thomson, c’est le poil à gratter du Vendée. L’empêcheur de tourner en rond des marins bretons. La veille de l’arrivée, une panne de réveil l’a privé d’une victoire largement méritée sur la dernière Route du Rhum. En novembre dernier, une collision avec un OFNI sur la Transat Jacques-Vabre a failli avoir raison de son tout nouveau bateau, sauvé in extremis du naufrage dès sa première course. Le 8 novembre prochain, il prendra le départ de son 5e tour du monde en solitaire. 3e en 2012, 2è en 2016, le Britannique poursuit sa quête : devenir enfin le 1er skipper étranger vainqueur du Vendée.
Article rédigé par Gael Robic
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Alex, quelle est la situation sanitaire en Angleterre ?
Alex Thomson :
"
Je suis en famille, à la maison. Le gouvernement britannique a récemment prolongé le confinement pour trois semaines supplémentaires, et il est important de suivre cette recommandation. Tout va bien, je me sens en sécurité. Même si c’est une période particulière, je la vis comme un privilège, une chance de pouvoir passer du temps avec mes proches. C’est une chose que je n’ai pas la possibilité de faire souvent, malheureusement, en période de course ou de navigation. De fait, nous devrions tous essayer de tirer les choses positives de cette situation."

"Déjà heureux de revoir Hugo Boss dans son élément"

Ici en France, de nombreuses équipes ont repris leur activité. Qu’en est-il de votre team ?
AT:
"
Nous suivons les directives gouvernementales, à savoir que nous privilégions bien évidemment le télétravail au sein du team. Nous restons en contact via visioconférence, et nous parvenons à faire malgré tout un vrai job d’équipe. Une petite partie du staff technique poursuit le travail sur le bateau, en toute sécurité. Au regard des contraintes imposées, ça prend évidemment plus de temps, mais c’est un sacrifice que nous devons faire. La santé de tous est ma priorité. Dans un sens, nous avons de la chance, car nous avons pu achever les réparations, et remettre le bateau à l’eau juste avant le confinement ! Bien sûr, ne pas naviguer ne m’enchante pas, mais nous sommes déjà heureux de revoir Hugo Boss dans son élément !"

Pour sa première course, Hugo Boss a subi de lourds dommages sur la Transat Jacques Vabre (perte de sa quille après une collision avec un OFNI au large des Açores). La liste des réparations était importante…
AT: "C’est une grosse déception. Nous avons perdu une opportunité de naviguer, d’engranger beaucoup de miles dans la découverte du bateau. Dans notre malheur, les dégâts sont finalement relativement limités, dans une zone bien précise. L’équipe s’est mobilisée pour réparer au plus vite. On en a profité pour faire quelques modifications, mais on s’est vraiment concentrés sur les réparations pour repartir au plus vite. Hugo Boss est amarré au port, prêt à naviguer. J’attends le moment où je vais pouvoir re-naviguer !"

L'objectif d'une vie

Vous serez avec Jean Le Cam  le skipper le plus capé au départ du prochain Vendée Globe. Ce sera votre 5e participation (3e en 2012, 2e en 2016)...
AT: "Gagner le Vendée Globe est mon objectif ! C’est ma vie depuis bientôt 20 ans. J’ai connu quelques coups durs – même si le Covid 19 est le genre de coup dur que personne n’avait prévu – mais je ne cherche aucune excuse : aucune  distraction ne m’écartera de ce but ! J’échange toujours avec mon préparateur mental, mon coach sportif, le team abat un boulot démentiel dans cette préparation au Vendée. Bien sûr, rien ne remplace la navigation. Mais tous ensemble, nous donnons le maximum."

Le programme 2020 prévoyait deux courses en amont du Vendée. Il ne devrait y en avoir qu’une, durant l’été. Serez-vous au départ de cette transat ?
AT: "Notre programme prévoyait uniquement une participation à la Transat New York- Les Sables-Vendée, fin juin. La classe IMOCA cherche de nouvelles options, des solutions de remplacement avec une course plus tard dans la saison, plus longue. Nous sommes en discussion permanente avec eux. Quand ils dévoileront leur choix, quand on saura à quoi ressemblera cette course, nous déciderons alors si prendre le départ est une bonne chose pour nous. Ça dépendra beaucoup de l’entraînement et des navigations que nous aurons pu faire d’ici là."

Certains teams militent pour un report du Vendée. Quelle est votre opinion ?
AT: "Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte et, dans l’absolu, ce n’est pas à nous de décider. Je pense, malgré tout, que les équipes doivent être fixées le plus rapidement possible, afin de pouvoir tout mettre en œuvre techniquement et financièrement  pour être prêt le jour J. Il faut établir un calendrier net et précis, prendre une décision ferme.  Dans le cas contraire, certaines équipes vont souffrir et on va perdre des emplois. (NDLR : les organisateurs ont depuis réaffirmé leur volonté de maintenir le départ le 8 novembre prochain)."

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