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Ligue 1 : André Villas-Boas à l'Olympique de Marseille, des hauts et débats

Mis à pied par la direction de l’OM ce mardi, André Villas-Boas va quitter Marseille après 18 mois comme entraîneur du club. Si le Portugais est parvenu à qualifier l’OM en Ligue des champions, son année et demi à Marseille aura été marquée par de nombreuses polémiques. À tel point qu’il semblait surprenant que Villas-Boas aille jusqu’à l’issue de son contrat, qui devait se terminer en juin prochain.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
André Villas-Boas en décembre 2020 (NICOLAS TUCAT / AFP)

Démission d’André Villas-Boas ou licenciement de ce dernier par sa direction ? Voilà la question qui se pose dorénavant dans le feuilleton que suivent assidûment les supporters de l’Olympique de Marseille. Ce mardi, lors d’une conférence de presse de veille de match auquel il ne participera finalement pas, Villas-Boas a annoncé avoir "présenté sa démission" tout en précisant : "Cela n’a rien à voir avec les incidents de ce week-end (les dégradations de La Commanderie par des supporters du club, ndlr), c’est lié à l’aspect sportif."

Des propos visant Pablo Longoria, directeur général chargé du football au sein du club, sur fonds de désaccords liés au mercato, et jugés "inacceptables" par l’OM. Le club phocéen a ainsi décidé de mettre "à pied à titre conservatoire" son entraîneur portugais, avant d’entamer "une procédure disciplinaire". Un nouvel épisode des tensions entre Villas-Boas et sa direction, qui vient conclure une série dont la fin semblait courue d’avance : Villas-Boas n’ira pas au terme de son contrat, qui doit pourtant se terminer dans moins de six mois, en juin prochain.

Car au fil des 18 mois qu’il aura passés à l’OM, le technicien portugais a laissé traîner de nombreux indices qui font office, avec le recul, de spoilers évidents. L’un des derniers en date : ses propos tenus en conférence de presse après la défaite de Marseille au Vélodrome face à Lens (0-1). "Je suis disponible pour la direction. J’ai mis ma place à leur disposition la semaine dernière. (…) Je ne suis pas ici pour être un obstacle. Si je suis le responsable, je suis à la disposition de la direction", avait déclaré Villas-Boas, avant d’annoncer vendredi dernier : "Je pense que ça va être la fin (en juin prochain, ndlr)."

Des premiers remous publics début 2020

Une résignation qui tient au fait que Villas-Boas ne s’entend plus avec sa direction depuis de longs mois. Des relations compliquées qui ont atteint leur paroxysme ce mardi avec les déclarations de l’entraîneur portugais : "Je n’étais pas au courant de l’arrivée de Ntcham, je l’ai appris dans la presse en me réveillant ce matin. Même le départ de Radonjic, j’ai été informé le soir. (…) Je ne peux pas accepter ça." Et si l’OM a pu être surpris suite à cette sortie médiatique, le club avait de quoi l’anticiper : Villas-Boas a déjà prouvé par le passé qu’il n’apprécie pas quand les choses ne sont pas faites à sa manière. Et n’hésite pas à l’expliquer à travers une communication plus que transparente.

Il y a un an, en janvier 2020, un premier épisode de tensions avait émergé entre l’entraîneur et le président du club, Jacques-Henri Eyraud, concernant l’arrivée de Paul Aldridge au poste de conseiller spécial. "C’est une décision prise par Eyraud. Je l’ai apprise avec surprise. (…) C’est au président s’expliquer et de justifier son choix", avait alors lâché sèchement Villas-Boas en conférence de presse. Depuis ce jour, les relations entre ces deux acteurs principaux de cette série à rebondissements se sont grandement rafraîchies.

Quelques mois plus tard, en mai, alors que l’OM vient tout juste d’obtenir sa première qualification en Ligue des champions depuis sept ans, Villas-Boas a refusé la prolongation de contrat de deux saisons proposée par Eyraud. Mais l’entraîneur portugais peut rester et honorer la fin de son contrat actuel. Dimitri Payet et ses coéquipiers décrochent leurs téléphones et parviennent à convaincre Villas-Boas de rester un an de plus.

Mais le lien entre AVB et sa direction reste distendu. Le bon début de saison en Ligue 1 et la victoire au Parc des Princes (1-0) le 13 septembre n’y changent rien : un départ de Villas-Boas avant juin semble toujours aussi probable. En l’absence de Zubizarreta, l’entraîneur portugais pèse moins dans les décisions et l’arrivée de Pablo Longoria, travailleur acharné aux idées bien définies, vient enrayer définitivement la machine. À la veille du match contre Rennes - qui n’aura finalement pas lieu -, vendredi dernier, Villas-Boas semble assumer sa position d’entraîneur en retrait des grandes décisions à moins de six mois de son départ du club : "J’ai dit à la direction que j’aurais pu être un peu plus agressif et choisir un mec de mon choix mais ce n’est pas le cas. Je pense au futur de l’OM, du groupe."

Dans un retournement de situation digne des plus grands plot twist, Villas-Boas a donc réalisé un contre-pied surprenant ce mardi, en dénonçant les contours pris par le recrutement de l’OM dans les dernières heures du mercato. Avec des décisions - l'arrivée de Ntcham et le départ de Radonjic - sur lesquelles il n’aurait pas été consulté. La série "AVB à l’OM" va donc prendre fin sur cet épisode alors que le club vit dans le même temps des moments troubles dans la gestion de ses supporters. Un dernier acte doit désormais avoir lieu, avec la décision de la direction de l’OM concernant les modalités de départ de son entraîneur. Avant de partir à la recherche d’un nouveau technicien et protagoniste du feuilleton éternel qui se déroule à Marseille.

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