Ils sont visibles par tous et pourtant leur tente n'attire pas les regards. Bruno est sans domicile fixe depuis cinq ans. Avec sa compagne Jennifer, ils ont aménagé leur tente pour éviter les morsures du froid. Les températures ressenties descendent jusque -3 degrés, mais Jennifer, 29 ans, n'entend pas passer une journée en hébergement d'urgence : "T'as une chambre à six dedans, je n'aime pas aller là-bas, c'est sale". Malgré de longues années passées dans la rue, le couple n'est pas résigné et souhaite repartir dans sa Bretagne natale pour ouvrir une crêperie.Prendre tous les risquesÀ Paris, les naufragés du froid sont plus de 3 500, assis sur des bouches d'aération ou enfuis sous des couvertures dans l'embrasure d'une porte. Les maraudes se multiplient pour tenter de leur venir en aide. Avec l'épidémie, les places en hébergement d'urgence sont encore moins nombreuses que d'habitude, alors qu'un froid glacial pousse les sans-abris à prendre tous les risques. "J'ai des sans-abris qui ont fait un petit feu à l'intérieur de la tente", explique Aïda Demdoum, fondatrice de l'application Homeless Plus.