"Montigny, ce n'est pas moi", lance Francis Heaulme à son procès

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Francis Heaulme dans le box des accusés, devant les assises de Moselle, le 25 avril 2017.  (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCEINFO)

Le tueur en série comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises de Moselle à Metz, plus de trente ans après les meurtres de deux garçons de 8 ans. Il s'agit du cinquième procès dans cette affaire.

Ce qu'il faut savoir

"J'ai commis des meurtres, je le reconnais, mais Montigny, ce n'est pas moi." Au premier jour de son procès pour le meurtre de deux enfants en Moselle en 1986, Francis Heaulme, qui a toujours nié, a de nouveau clamé son innocence.

Soupçonné d'avoir tué à coups de pierre Cyril Beining et Alexandre Beckrich, âgés de 8 ans, le "routard du crime", assis dans le box des accusés depuis le matin, s'est levé alors que l'affaire était résumée par le président. Ce dernier, croyant que Francis Heaulme demandait une interruption, lui a donné la parole. Le verdict est attendu le 18 mai. Franceinfo est à Metz pour suivre l'audience.

Patrick Dils, une erreur judiciaire. Dans ce dossier, plusieurs pistes ou certitudes ont déjà volé en éclats. D'abord celle de la culpabilité de Patrick Dils, accusé à tort d'avoir fracassé le crâne des deux enfants. Il n'avait que 16 ans au moment du double meurtre, et 31 lorsqu'il a été innocenté en 2002, après quinze ans en prison.

Henri Leclaire mis hors de cause début 2017. Ce manutentionnaire, qui en 1986 travaillait non loin du lieu du crime, avait déjà été soupçonné dans les années 1980. En 2014, son nom revient de manière spectaculaire sur la base d'un témoignage tardif : une femme affirme qu'il lui a confié, en "criant et gesticulant", qu'il avait "attrapé" les enfants, tout en répétant qu'il ne les avait pas tués. Mais la justice a considéré ces éléments insuffisants. Début 2017, Henri Leclaire a été définitivement blanchi.

La piste Francis Heaulme. Sa présence avérée à Montigny-lès-Metz, en 1986, a beaucoup contribué à l'acquittement de Patrick Dils. Mis en examen une première fois en 2006, avant de bénéficier d'un non-lieu, le "routard du crime" a finalement été renvoyé devant les assises en 2013. Un premier procès s'ouvre en 2014 à Metz, mais il est interrompu au bout de deux jours, à cause des soupçons pesant sur Henri Leclaire. Trois ans plus tard, Francis Heaulme se retrouve finalement seul sur le banc des accusés.