"Jeveux rentrer en prison. Mais si je reviens à Châteaudun, je suis mort ". Undétenu du centre de détention de Châteaudun en Eure-et-Loir lance un cri d'alarmedans une interview paraissant mercredi dans L'Echo Républicain.Condamné à 18mois ferme pour récidive de conduite en état d'ivresse, ce prisonnier dit avoirconnu des menaces par ses codétenus qui lui ont demandé de revenir de permissionavec de la drogue. Une première fois, il exécute les ordres et accepte de ramener125g de résine de cannabis dans son rectum. Après avoir échoué à réceptionnerde la drogue lors d'une autre permission, il choisi de se faire la belle, de nepas revenir dans sa prison le 21 novembre, par peur de représailles."Je nesuis pas un cas isolé. Les dealers tiennent la taule à Châteaudun. Ceux quileur résistent se font massacrer, les familles sont suivies jusque sur leparking pour leur mettre la pression".Créé en 1991,le centre de détention de Châteaudun accueille quelque 600 prisonniers. Sonétat est régulièrement pointé du doigt par les syndicats. La prison accueilleaujourd'hui "les détenus les plus durs ", dénonce le délégué syndicalde Force Ouvrière qui juge crédible le témoignage de l'évadé.Le délégué généralde l'ONG de défense des prévenus, Robin des lois, François Korber, lui-mêmeancien détenu de l'établissement le confirme. Il règne là-bas une "ultraviolencepermanente " et le trafic contraint de drogue, certains détenus "doiventse prostituer pour survivre ".Lesdemandes du détenu menacé à finir sa peine dans un autre établissementn'auraient pas été satisfaites. L'administration pénitentiaire n'a pas souhaitécommenter ces informations.