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Châteaudun : un détenu s'évade par "peur pour sa vie"

Condamné pour récidive de conduite en état d'ivresse, un détenu de la prison de Châteaudun n'est pas revenu dans sa cellule le 21 novembre "pour sauver sa vie". Dans un contexte carcéral très dégradé, ce père de deux enfants raconte dans l'Echo Républicain avoir été brutalisé par des codétenus pour avoir refusé de ramener de la drogue lors d'une permission précédente.
Article rédigé par Mathias Kern
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

"Je
veux rentrer en prison. Mais si je reviens à Châteaudun, je suis mort
". Un
détenu du centre de détention de Châteaudun en Eure-et-Loir lance un cri d'alarme
dans une interview paraissant mercredi dans L'Echo Républicain.

Condamné à 18
mois ferme pour récidive de conduite en état d'ivresse, ce prisonnier dit avoir
connu des menaces par ses codétenus qui lui ont demandé de revenir de permission
avec de la drogue. Une première fois, il exécute les ordres et accepte de ramener
125g de résine de cannabis dans son rectum. Après avoir échoué à réceptionner
de la drogue lors d'une autre permission, il choisi de se faire la belle, de ne
pas revenir dans sa prison le 21 novembre, par peur de représailles.

"Je ne
suis pas un cas isolé. Les dealers tiennent la taule à Châteaudun. Ceux qui
leur résistent se font massacrer, les familles sont suivies jusque sur le
parking pour leur mettre la pression".

Créé en 1991,
le centre de détention de Châteaudun accueille quelque 600 prisonniers. Son
état est régulièrement pointé du doigt par les syndicats. La prison accueille
aujourd'hui "les détenus les plus durs ", dénonce le délégué syndical
de Force Ouvrière qui juge crédible le témoignage de l'évadé.

Le délégué général
de l'ONG de défense des prévenus, Robin des lois, François Korber, lui-même
ancien détenu de l'établissement le confirme. Il règne là-bas une "ultraviolence
permanente
" et le trafic contraint de drogue, certains détenus "doivent
se prostituer pour survivre
".

Les
demandes du détenu menacé à finir sa peine dans un autre établissement
n'auraient pas été satisfaites. L'administration pénitentiaire n'a pas souhaité
commenter ces informations.

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