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Revirement sur l’aide aux seniors : Muriel Pénicaud plaide le « manque de temps »

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

Lors des questions au gouvernement du Sénat, ce mardi, il a été question du revirement du gouvernement sur l’aide aux seniors, mais également d’immigration.

Sous un feu nourri depuis plusieurs heures, venu de l’opposition mais aussi de sa propre majorité, le gouvernement était dans une position intenable. En pleine séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale, Édouard Philippe a fait savoir que le gouvernement « renonçait » à sa révision controversée du soutien à l’emploi d’aides à domicile par les seniors.Dans cet « acte 2 » du quinquennat, la décision brutale, de supprimer les exonérations partielles de cotisations patronales sur les salaires versés aux aides à domicile, aurait mécaniquement entamé le pouvoir d’achat de centaines de milliers de retraités qui ne sont ni dépendants ni en situation de handicap. « J’ai fait le point avec la ministre du Travail ce matin. Nous avons convenu que cette décision aurait mérité une concertation beaucoup plus approfondie », a reconnu le Premier ministre, indiquant « partager les inquiétudes » sur ce sujet.

Moins de deux heures après la volte-face gouvernementale à l’Assemblée, Muriel Pénicaud a été interpellé au Sénat par le sénateur LR Bernard Bonne. Très remonté, le parlementaire de la Loire a accusé le gouvernement de « malmener » les personnes âgées, et a fustigé un « épisode de va-et-vient peu glorieux ». 

« Oui, ces dernières heures, je crois qu’il y a eu beaucoup d’émotion sur la question des exonérations, ou non, de charges patronales pour l’emploi à domicile des personnes âgées, pour celles qui ne sont pas dépendantes », a répondu la ministre. Après s’être livré dans une explication confuse, Muriel Pénicaud a affirmé que « l’hypothèse » du gouvernement était de « concentrer la suppression des charges patronales entièrement sur les personnes qui avaient le plus besoin, et notamment les personnes dépendantes ».

Impréparation, précipitation ou déminage ? La ministre a tenté un début d’explication sur le revirement de son ministère, inédit dans sa rapidité. « Compte tenu de l’incompréhension, du manque de temps aussi, dans un projet de loi de finances qui va démarrer dans quelque temps, très rapidement, le gouvernement a décidé de renoncer, de retirer cette mesure », a-t-elle avoué.

En réponse au sénateur, qui l’interrogeait sur la stratégie du gouvernement pour maintenir à domicile les personnes âgées dépendantes, la ministre du Travail a rappelé que ces questions feraient l’objet du projet de loi sur le grand âge et la dépendance, qui sera porté par la ministre de la Santé « l’an prochain ».

Edouard Philippe : « Parler de l’immigration n’est pas un gros mot »

Les propos d’Emmanuel Macron sur l’immigration ont fait réagir la semaine dernière. Ils ont divisé la majorité LREM et ont été très critiqués à gauche. « A quoi joue le Président ? Que cherche-t-il en stigmatisant (…) le droit d’asile dans notre pays ? (…) Quel est ce préjugé qui voudrait que les classes populaires seraient obligatoirement anti-migrants ? » a demandé le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, lors des questions d’actualité au gouvernement, ce mardi au Sénat. « Où veut-il nous emmener, si ce n’est vers des raccourcis contre lesquels il a été élu dans un front républicain, en mai 2017 ? » ajoute encore le sénateur PS, qui estime que « parler le langage de son adversaire, c’est un jour prendre le risque de le faire gagner ».

En réponse, le premier ministre Edouard Philippe, a voulu montrer une vision équilibrée sur l’immigration. Depuis la polémique, l’exécutif cherche à calmer le jeu sur le sujet. Il a souligné que « le discours tenu par le Président ne se réduisait pas à la présentation que vous en faites ». « J’ai entendu un discours d’une grande précision, d’une grande fermeté et d’une grande ouverture » assure-t-il.

Le Premier ministre a renvoyé au débat, prévu à l’Assemblée nationale le 30 septembre et le 2 octobre au Sénat. « Parler de l’immigration n’est pas un gros mot et n’est pas un petit sujet. Nos concitoyens en parlent, vivent cette question, ont des avis à formuler. (…) Ils sont parfois empreints d’angoisse ou de colère, parfois empreints d’espoir et d’ouverture » a lancé le premier ministre.

Quant au droit d’asile, il a rappelé que le Président y « était attaché », « il sera préservé ». Mais il appelle à « regarder la réalité en face : les demandes d’asile diminuent en Europe alors qu’en France, elles augmentent très nettement. Un très grand nombre de ces demandes viennent de pays sûrs, (…) ça veut dire qu’il y a un problème quand la demande est massive et quand le pays est considéré comme sûr ».

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