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Cyberharcèlement : "Il ne faut pas tout accepter d'une personne au prétexte qu'elle est prétendument célèbre"

"Les jeunes filles se sentent un peu estimées, valorisées par le fait qu'un youtubeur ou une personne connue s'intéresse à elles", estime l'adjudante-cheffe Jean-Privat de la brigade de prévention de la délinquance juvénile de l'Essonne.

Article rédigé par franceinfo, Mathilde Lemaire
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les témoignages s'accumulent sur le cyberharcèlement sexuel depuis un message posté sur Twitter par Squeezie le 6 août dernier. (JAAP ARRIENS / NURPHOTO)

Squeezie, l'une des stars françaises de YouTube, déclenchait un torrent de réactions il y a quelques jours, en déclarant que certains de ses confrères se prétendant "féministes" profitaient de la "vulnérabilité psychologique de leurs jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels". Depuis, les témoignages s'accumulent.

Or le Code pénal est clair : faire des propositions sexuelles à un mineur de moins de 15 ans sur internet est un délit puni de 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende. Même si la proposition de l'adulte mis en cause n'a pas abouti. Des youtubeurs comme d'autres personnes peuvent penser que cela reste virtuel. En face, le ou la mineur(e) est particulièrement vulnérable. 

Dès qu'il y a doute ou malaise : parler

"Les jeunes filles se sentent un peu estimées, valorisées par le fait qu'un youtubeur ou une personne connue s'intéresse à elles", estime sur franceinfo l'adjudante-cheffe Jean-Privat de la brigade de prévention de la délinquance juvénile de l'Essonne. "Même si elles se sentent mal à l'aise, elles n'ont pas envie d'arrêter cela parce que ça leur donne une importance, ça leur donne une place qu'elles n'avaient pas avant."

Le message des forces de l'ordre aux parents comme aux ados : dès qu'il y a un doute ou un malaise, il faut parler. Ensuite, un dépôt de plainte est bien sûr possible.

Envoyer des photos de soi dénudé, le piège qui se referme sur soi

"Il faut savoir garder son estime de soi. Dès que la proposition paraît indécente, ne pas y répondre et ne pas tout accepter parce qu'une personne est prétendument célèbre", prévient l'adjudante-cheffe Jean-Privat. "Essayer de récupérer un maximum de preuves matérielles, des captures d'écran. Ne surtout pas envoyer de photos de soi dénudé, ça c'est le piège qui se referme sur soi. L'auteur la conserve et peut ensuite l'utiliser et faire du chantage."

Le numéro vert approprié pour ces situations, avec anonymat respecté au besoin : la plate-forme Net Écoute au 0800 200 000.

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