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Mort de Naomi : "Il y a un manque de professionnalisme dans la gestion de l'appel" selon le Samu de Haute-Savoie

"Il y a eu un manque d'empathie" et "de professionnalisme" de la part de l'opératrice, a réagi mercredi Dominique Savary, directeur du Samu de Haute-Savoie, après la mort de Naomi à Strasbourg.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Pays de Savoie
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Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête préliminaire mercredi 9 mai après la mort de Naomi Musenga. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

"Bien entendu on est choqués", a réagi mercredi 9 mai le directeur du Samu de Haute-Savoie Dominique Savary. Interrogé par France Bleu Pays de Savoie, il est revenu sur l'extrait de l'appel de Naomi Musenga au Samu, le 29 décembre dernier, quelques heures avant sa mort : "On n'est pas certains que l'ensemble de l'appel soit retranscrit dans ce qu'on a pu entendre, mais très clairement, il y a un manque d'empathie vis-à-vis de la patiente et un manque de professionnalisme dans la gestion de l'appel".

Le parquet de Strasbourg a ouvert mercredi 9 mai une enquête préliminaire pour "non-assistance à personne en péril", après la mort de Naomi. Sa famille accuse le Samu de ne pas avoir pris au sérieux l'appel de la jeune femme de 22 ans. Les Hôpitaux de Strasbourg, qui ont ouvert une enquête administrative le 3 mai, ont indiqué avoir suspendu à titre conservatoire l'opératrice du Samu qui a répondu au téléphone.

Pas de prise de conscience

Au cours de sa conversation avec l'opératrice, la jeune femme de 22 ans lui indique qu'elle va mourir mais cela ne change pas son attitude. L'opératrice ne prend pas conscience de la gravité de son état. Pour Dominique Savary, avoir quelqu'un qui a "une impression de mort imminente, pour nous, c'est un élément de gravité, ça fait partie des critères qui de toute façon doivent faire passer l'appel au médecin régulateur pour être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose" a-il précisé. 

Quand il y a une impression de mort imminente, c'est que c'est grave et qu'il faut y aller

Dominique Savary, directeur du Samu 74

"Dans toutes les régulations médicales en France les choses sont organisées, les premières personnes qui prennent l'appel sont des assistants de régulation médicale, c'est le premier maillon avant d'avoir un médecin régulateur au téléphone", a insisté le médecin.

Une méthode spécifique de prise en charge

Dominique Savary a rappelé qu'il existait une méthode de déroulement de l'appel "qui doit aider à prendre une décision". L'objectif est de connaître "le motif de l'appel des gens après les avoir bien identifiés". Les opérateurs échangent avec eux "sur leur nom, leur prénom et le lieu où ils se trouvent et le motif", a-t-il poursuivi. "Après il faut aller plus loin en essayant d'avoir les signes et les symptômes, essayer d'avoir des notions de contexte, connaître les antécédents du patient, ce sont des éléments importants et que l'on n'entend pas dans l'appel", a regretté Dominique Savary.

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