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Vidéo "La médecine, ça n'a rien à voir avec l'argent", estime la neurologue Sophie Crozier

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Durée de la vidéo : 7 min
Sophie Crozier, responsable des urgences cérébro-vasculaires à la Pitié-Salpêtrière, s'inquiète face à la dégradation de l'hôpital public.
VIDEO. "La médecine, ça n'a rien à voir avec l'argent", estime la neurologue Sophie Crozier Sophie Crozier, responsable des urgences cérébro-vasculaires à la Pitié-Salpêtrière, s'inquiète face à la dégradation de l'hôpital public. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Sophie Crozier, responsable des urgences cérébro-vasculaires à la Pitié-Salpêtrière, s'inquiète face à la dégradation de l'hôpital public.

En 25 ans de service, Sophie Crozier a vu l'hôpital public se dégrader considérablement. Elle constate une diminution du nombre de personnels et du nombre de lits d'hospitalisation classique. Mécaniquement, cela induit une surcharge de travail pour les personnels lesquels quittent alors le milieu hospitalier. Ils claquent la porte car estiment ne pas être en mesure de faire correctement leur travail. "Ils rentrent tous les soirs chez eux en se disant : 'J'ai mal fait mon boulot, j'ai pas pu m'occuper de mes patients, je n'ai pas eu le temps de lui prendre la main, de discuter avec lui…'" Puis, les départs sont aussi entraînés par les salaires. "Il n'y a eu aucune augmentation de salaire depuis plus de 10 ans", déplore Sophie Crozier.

Une médecine de plus en plus chère

"Ça paraît évident, mais il faudrait qu'on construise des projets de soins basés sur les besoins de la population, de l'hôpital. On a compris, ça coûte de l'argent", fait valoir la neurologue. Aussi, la médecine est de plus en plus technique, une avancée qu'il faut pouvoir assumer financièrement. Pour autant, Sophie Crozier considère qu'il ne faut pas "faire de l'activité pour faire de l'activité". "Parfois, on a l'impression d'être des hamsters dans une roue : on continue à faire de l'activité simplement pour faire entrer de l'argent dans l'hôpital", témoigne-t-elle.

Des infirmières arrivent la boule au ventre parce qu'elles ne savent pas si elles vont être remplacées.

Sophie Crozier

à Brut.

Lorsqu'elles débutent leur journée, certaines infirmières ne savent pas toujours si elles vont être relayées. "Elles arrivent le matin à 7 heures, elles ne savent pas si à 14 heures, il y a quelqu'un qui va les remplacer. Donc elles restent jusqu'à 21 heures", raconte Sophie Crozier.

Dans le département neurologie à la Pitié-Salpêtrière, Sophie Crozier a déploré 20 départs en six mois. Aujourd'hui, elle demande à l'État une revalorisation des salaires des personnels hospitaliers. "C'est des métiers qui sont importants, qui sont utiles (…) On n'aura pas un hôpital public sans personnel !"

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