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ENVOYE SPECIAL. Coronavirus : faute de main-d’œuvre pour la ramasser, il passe toute sa récolte de salades au broyeur

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Envoyé spécial. Faute de main-d’œuvre pour les ramasser, il passe toute sa récolte de salades au broyeur
Envoyé spécial. Faute de main-d’œuvre pour les ramasser, il passe toute sa récolte de salades au broyeur Envoyé spécial. Faute de main-d’œuvre pour les ramasser, il passe toute sa récolte de salades au broyeur
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Les travailleurs saisonniers ne peuvent plus venir de l'étranger pour la cueillette, les écoles et restaurants fermés ne passent plus de commandes… Pour cause de pandémie de coronavirus, certains agriculteurs en viennent à sacrifier leur récolte. 

Près d'Avignon, ce matin-là, Guillaume Rippert avait prévu de récolter ses jeunes pousses de salade. Roquette, feuille de chêne rouge, romaine… les trois quarts de son domaine de 4 000 mètres carrés sont prêts à être ramassés. Mais faute de main-d'œuvre et de commandes, l'agriculteur va devoir tout broyer.

Le maraîcher a perdu 90% de ses débouchés 

Avec la fermeture des frontières, Guillaume ne peut plus embaucher de travailleurs saisonniers venus de l'étranger. Il a perdu 90% de ses clients habituels, des écoles et des restaurants. Avec la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai, les établissements scolaires seront fermés pour au moins trois semaines encore, et la réouverture des restaurants n'est pas à l'ordre du jour.

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Les salades sont donc restées là, sous les serres. Pour pouvoir semer la prochaine récolte, il faut faire place nette. Les donner ? Il faudrait pour cela payer des heures de ramassage — ce que Guillaume ne peut pas se permettre. Alors il s'est résolu à demander à un salarié de passer le broyeur dans les serres. Devant ses yeux, six semaines de travail et d'arrosage vont disparaître en quelques minutes. 

Seule solution : la grande distribution

Pour sauver une partie de sa production, la seule solution qu'a trouvée l'agriculteur est d'essayer de la vendre à des supermarchés. Son problème : il propose habituellement ses jeunes pousses en sachets de 500 g ou 1 kg, alors que les grandes surfaces exigent un conditionnement en barquette de 125 g. Et pour fabriquer des barquettes, il lui faudrait une thermoformeuse, une machine qui coûte 400 000 euros...

Guillaume a donc reprogrammé sa machine pour fabriquer des sachets de 125 grammes. Avec cet emballage non conforme, il va tenter sa chance dans un supermarché de la région qui propose aux agriculteurs locaux d'écouler leur production.

Extrait de "Comment nourrir les Français ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 23 avril 2020.

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