Alors que le gouvernement planche sur le déconfinement attendu dans un peu moins de trois semaines, Emmanuel Macron était en Bretagne mercredi 22 avril pour saluer "la ferme France", cette filière alimentaire déterminante selon lui face à l'épidémie de coronavirus. Le chef de l'Etat a visité une serre de l'exploitation des frères Roué, à Cléder dans le Finistère, spécialisée dans le maraîchage. "Merci à la ferme France. Elle a tenu. On peut en être fier", a-t-il lancé.Il a ensuite fait étape au magasin Super U de Saint-Pol-de-Léon où il a loué le "formidable sens du devoir" des employés du secteur, qui ont permis aux Français de se ravitailler depuis un peu plus de cinq semaines d'un confinement inédit. Emmanuel Macron a aussi évoqué l'échéance tant attendue du 11 mai, comme "une deuxième étape dont on ne sait pas combien de temps elle va durer, qui sera progressive, concertée, parfois lente, peut-être différenciée selon les secteurs d'activité ou selon les régions plus ou moins impactées"."Les paroles ne sont pas suivies par les actes"Depuis le début de la crise, l'exécutif assure que la France échappe à la pénurie grâce à la richesse de sa production agricole et agroalimentaire. Même si de nombreuses voix critiquent les conséquences de l'agriculture industrielle intensive, la nécessité d'importer certains produits alimentaires ou les effets sur la crise climatique et environnementale."Les paroles ne sont pas suivies par les actes", a ainsi regretté mercredi sur franceinfo Nicolas Girod, le porte-parole national de la Confédération paysanne. Depuis le début de la crise sanitaire, la Confédération paysanne demande d'avoir "une priorisation sur les activités vitales que sont la santé, l'agriculture et l'alimentation".Le gouvernement "avait les moyens, auparavant, de poser des actes", estime Nicolas Girod. "Emmanuel Macron avait, lors des États généraux de l'alimentation où il devait réorganiser les filières agricoles, revaloriser le monde paysan. Aujourd'hui, il nous explique qu'on en deuxième ligne, qu'on est sur un métier, une filière d'utilité publique, vitale. Par contre, quand il a fallu poser des actes et revaloriser économiquement ces filières-là, il n'a pas été au rendez-vous", a-t-il détaillé.