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Confinement : "On voit un nombre de personnes dans la nécessité tel qu'on ne l'a jamais vu" affirme le maire de Clichy-sous-Bois

Olivier Klein, le maire PS de Clichy-sous-Bois, assure que durant le confinement, la précarité croît rapidement sur son territoire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 16 septembre 2019. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Ces derniers jours, de nombreux incidents ont eu lieu dans plusieurs villes d'Île-de-France à la suite d'un accident entre un motard et des policiers. Ces tensions sont attisées par le confinement. Dans les quartiers populaires français, à cause de l'épidémie du coronavirus, beaucoup d'habitants ont de grandes difficultés économiques et ont notamment recours aux distributions alimentaires. "Je sens la crise sociale s'accroître avec le confinement. On voit un nombre de personnes dans la nécessité, l'urgence, tel qu'on ne l'a jamais vu", a expliqué ce mercredi 22 avril sur franceinfo Olivier Klein, maire PS de Clichy-sous-Bois.

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franceinfo. Le confinement attise-t-il les tensions ?

Les incidents existent et il faut les condamner, mais il ne faut pas stigmatiser nos quartiers avec ces problématiques-là. La crise est essentiellement sanitaire puis sociale. Sur ces quartiers tendus, la moindre étincelle peut déclencher encore plus de tensions.

Que constatez-vous dans votre ville ?

Je sens la crise sociale s'accroître avec le confinement. On voit un nombre de personnes dans la nécessité, l'urgence telle qu'on ne l'a jamais vue. Des gens qui travaillaient de manière journalière, des gens qui sont inconnus des services sociaux et qui viennent pour la première fois nous demander une aide. C'est pour ça que j'ai appelé le gouvernement à passer à une deuxième étape. Peut-être doubler la prime de rentrée. Les bons alimentaires c'est très bien mais il faut aussi que les gens puissent faire leurs courses eux-mêmes. Il y a la question des loyers aussi. Il faut qu'on mette un moratoire d'au moins un an sur les expulsions locatives pour que les gens puissent retrouver une vie normale à l'issue de cette crise.

Certains députés demandent la suspension des loyers des HLM pour un ou deux mois. Qu'en pensez-vous ?

Pour les gens qui ont une perte de ressources il faut leur proposer une solution. Évidemment, il ne faut pas mettre les bailleurs sociaux dans la difficulté parce qu'ils sont déjà fragiles. Pour les locataires qui sont en grande difficulté il faut une suspension des loyers. Il ne faut pas rajouter de l'angoisse à l'angoisse. Si on doit rassurer à travers des aides d'urgence c'est le moment de le faire.

Pensez-vous que la reprise de l'école le 11 mai soit une bonne chose pour les enfants (et leurs parents) ?

Si les conditions sanitaires sont assurées je pense qu'ils doivent retourner à l'école le plus vite possible. Faire l'école à la maison ça n'a rien à voir. Il ne faut pas culpabiliser les parents, il ne faut pas culpabiliser les enseignants qui font vraiment leur maximum. Recommençons sans culpabiliser, si ce troisième trimestre doit être blanc, que les acquis devront être repris à la rentrée prochaine, et bien admettons-le collectivement. Il n'y aura pas de drame à se dire que l'année scolaire 2020-2021 sera un petit bout de l'année scolaire 2019-2020.

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