Il est 8 heures du matin en banlieue parisienne. Après avoir bu son deuxième café, Raphaël se prépare à partir pour un long voyage. "Je remplis mon attestation obligatoire pour aller chercher ma fille à côté de Lyon (Rhône). Je vais aussi amener le jugement du divorce, mes papiers d'identité, du gel et un masque", détaille le père de famille. Divorcé il y a quatre ans, Raphaël devait récupérer sa fille le week-end du 21 mars. Mais le 17 mars, l’État a décidé le confinement généralisé de la population. Un obstacle de plus pour les parents divorcés et parfois éloignés physiquement. S'organiser pour assurer les gardes des enfantsRaphaël, qui ne voit plus sa fille depuis des semaines, n'a pas hésité à prendre la route pour parcourir les 470 kilomètres qui les séparent. À l'entrée de l'autoroute A6, les forces de l'ordre sont présentes, mais discrètes. Les kilomètres défilent. Il y règne une impression étrange. Il n'y a que les camions qui circulent en nombre, les stations-service sont partiellement ouvertes. Pour les femmes et les hommes séparés, la difficulté est de maintenir le lien malgré la distance et le contexte actuel.