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Après la crise du coronavirus, "réinvestissons intelligemment avant que le mur climatique ne soit réellement devant nous", plaide Pascal Canfin

L'eurodéputé LREM appelle à prendre en compte les enjeux climatiques dans les futurs plans de relance pour ne pas reproduire "l'erreur faite en 2009" après la crise financière.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pascal Canfin, député européen La République en Marche-Renaissance et ancien directeur général de WWF France.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Après la crise du coronavirus, "réinvestissons intelligemment" pour mener à bien "la relance verte", a lancé mercredi 22 avril sur franceinfo l'eurodéputé LREM Pascal Canfin. "La priorité de la transition écologique dans la période, ce n'est pas de mettre de l'argent pour transformer la grande distribution", affirme Pascal Canfin.

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Il faut "éviter de mettre des centaines de milliards d'euros à l'échelle européenne dans des industries du passé et du coup, s'éloigner encore plus de l'objectif de contrer le dérèglement climatique et donc se rapprocher de la prochaine crise". Pascal Canfin estime que le risque est de "reproduire les erreurs que nous avions faites en 2009, cette erreur historique, à savoir relancer l'économie après la crise financière sans y intégrer l'enjeu climatique".

Sauver et transformer Air France 

"Il faut faire coup double. Il faut à la fois la relance de l'économie, la création d'emplois, sortir progressivement du chômage partiel.", plaide l'eurodéputé. Pour Pascal Canfin, les priorités doivent être "Air France, à la fois sauver la compagnie et la transformer, l'industrie automobile, l'isolation des bâtiments, relancer l'industrie du BTP, la construction, les artisans partout en France". Mais Pascal Canfin estime qu'il faut le faire "de manière intelligente pour le plan climatique, et ne pas refaire de l'artificialisation des sols, des aéroports, des infrastructures polluantes qui nous mettraient directement en dehors des clous climatiques".

L'écologiste insiste sur le sauvetage d'Air France qui doit selon lui associer "souveraineté nationale" et "lutte contre le dérèglement climatique". "Le sauvetage d'Air France, associé à la négociation d'un contrat de transition écologique qui fait que l'argent public - nos impôts, notre dette publique que nous paierons un jour - serve à la fois à sauver les emplois et la compagnie. Parce qu'évidemment, c'est un enjeu de souveraineté nationale, personne ne le conteste." , argumente Pascal Canfin. Mais on doit, dit-il, "la transformer pour la rendre compatible avec la lutte contre le dérèglement climatique. Il ne s'agit pas, poursuit-il, d'opposer les deux. Il s'agit au contraire de fédérer les deux dans le même mouvement politique et le même mouvement financier et budgétaire".

Tirer les leçons de la crise de 2008

L'eurodéputé estime que le "virage écologique" que doivent prendre les grandes entreprises françaises, "n'est pas une question de contraintes". Selon lui, "c'est une question de vision stratégique et d'investissement". Il prend l'exemple des constructeurs automobiles et de l'ensemble de la chaîne de l'automobile. "On va remettre de l'argent public pour relancer la machine de l'industrie automobile. Est-ce qu'on va le faire pour relancer les SUV et le véhicule diesel ou est-ce qu'on va le faire pour développer les points de charge de véhicules électriques, pour développer des bonus supplémentaires sur l'achat de véhicules électriques ?", les deux derniers exemples étant selon Pascal Canfin, des outils pour la "relance de l'économie de demain". "Et encore une fois, nous avons fait l'erreur en 2009, lance l'eurodéputé LREM. Tirons les leçons de cette erreur et réinvestissons intelligemment. Car cette fois-ci, c'est certain, on n'aura pas une deuxième occasion de le faire avant que le mur climatique ne soit réellement devant nous."

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