Cet article date de plus de quatre ans.

Deux mois après la rentrée, certains parents d'enfants handicapés attendent toujours l'application des mesures du gouvernement

Malgré le "grand service public de l'école inclusive" annoncé à la rentrée par le gouvernement, des familles rencontrent toujours des problèmes pour scolariser leur enfant handicapé, tandis que certains accompagnants ont eu 20 jours de retard de paie. 

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une classe de Roncq (Nord), en novembre 2018, où des enfants en situation de handicap participent à des enseignements communs avec d'autres élèves. (THIERRY THOREL / MAXPPP)

Vingt-trois mille nouveaux élèves accueillis, 4 500 accompagnants supplémentaires, des cellules d'écoute dans chaque département : le gouvernement parlait à la rentrée d'efforts sans précédent pour la scolarisation des enfants handicapés. Deux mois après la rentrée scolaire, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, accompagné de la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, doivent tirer le bilan, lundi 4 novembre, du "grand service public de l'école inclusive".

Mais dans le Rhône, Christine n'a pas vu la couleur des mesures annoncées par le gouvernement. Sa fille de 11 ans, Julie, est atteinte de multiples troubles de l'apprentissage"Pour nous, ça a été l'année la plus difficile. On a reçu une notification de la Maison du handicap au mois d'avril, nous confirmant qu'elle aurait le droit à un accompagnant. Et tout ça n'a absolument pas été mis en place à la rentrée, au mois de septembre," explique cette maman. 

Julie est un petit peu livrée à elle même tous les jours dans sa classe, sans aucun accompagnant. On a une décision qui a été prise, qui est très claire, qui n'est pas suivie d'effet.

Christine

à franceinfo

Christine a bien sollicité la cellule d'écoute départementale, mais en vain "On m'a rappelé en me disant que le dossier de Julie était inconnu auprès des services de l'Etat," explique cette maman. 

Des familles sont donc toujours sur le carreau début novembre. Mais cette situation est très minoritaire assure Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire et numéro deux du ministère de l'Education nationale. Car selon lui, la logique a complètement changé en cette rentrée. "Au lieu d'attendre qu'un enfant arrive avec une prescription et de se dire maintenant, il faut qu'on trouve un accompagnant, explique Edouard Geffray, on a recruté des gens en amont. Et donc quand une famille se présente à l'école, elle n'attend plus. L'accompagnant est déjà là, déjà recruté. Indéniablement, on a changé de braquet. Si on compare le 1er septembre 2018 et le 1er septembre 2019, on est passé en un an de 8% de personnes qui étaient en attente d'un accompagnement à 4% cette année," assure le directeur général de l’enseignement scolaire.

Des AESH payés avec 20 jours de retard

Quant aux accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), ils sont désormais moins précaires, assure le ministère. Pourtant, la rentrée ne s'est vraiment pas bien passée pour une partie d'entre eux. Dans plusieurs régions, les salaires n'ont pas été versés fin septembre. Charlotte est à Paris."En cette rentrée, ça a pris un mois et 20 jours pour recevoir ma paie. 20 jours de retard sur ma paie ! On n'a pas été prévenu du tout. Inutile de vous dire qu'avec de si petites paies, c'est très compliqué. Moi, j'ai dû aller au Secours populaire pour nourrir mes enfants." Un gros couac, mais le ministère assure qu'il serait en cours de résolution.

Le reportage d'Alexis Morel.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.