"Ma mère ne m'en a pas parlé, mes amies déjà mamans ne m'en ont pas parlé. Comme si c'était honteux."Illana Weizman, doctorante en sociologie et militante féministe a lancé avec trois amies le hashtag #Monpostpartum. L'objectif : briser le tabou des suites d'un accouchement. Saignements, incontinence… Illana Weizman veut informer davantage sur l'après-grossesse. "Je pensais que seulement mon bébé allait porter des couches… eh bien, non ! J'ai moi-même porté des couches, voilà, ce genre de couche, qui en réalité sont des couches pour lutter contre l'incontinence", raconte-t-elle avant de poursuivre : "C'est une convalescence." Illana Weizman insiste sur le fait qu'une grossesse de 9 mois n'a rien d'anodin. "Et la période qui vient après est loin d'être anodine également", ajoute-t-elle. Un sujet tabouAu-delà de la difficulté même de l'après grossesse, Illana Weizman soulève un autre point : personne ne lui avait parlé de ces moments moins roses de l'arrivée d'un enfant. "La société dans son ensemble cherche à garder le secret autour de ça", regrette notamment la doctorante. Aussi, Illana Weizman évoque la dépression post-partum qui concerne entre 10 et 20 % des femmes.Parmi les expériences qu'elle a vécues, Illana Weizman se souvient aussi du phénomène des contractions post-accouchement : l'utérus se contracte pour retrouver sa taille initiale. Et cela peut durer des semaines voire des mois. Cela se traduit aussi par un ventre gonflé : retrouver un ventre plat juste après la naissance de l'enfant, ça n'existe que dans les films. "Les femmes finissent, en fait, isolées, démunies, face à ces douleurs, face à ce nouveau physique, face à une période qui est, encore une fois, une convalescence", déplore Illana avant de conclure : "La mère, quand elle sort d'un accouchement, on doit prendre soin d'elle autant qu'elle doit prendre soin du bébé ou que le parent doit prendre soin du bébé."