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Dépakine : le laboratoire Sanofi annonce sa mise en examen pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires"

Une enquête avait été ouverte en septembre 2016. En cinquante ans, de 16 600 à 30.400 enfants auraient développé des troubles mentaux et du comportement après avoir été exposés in utero au valproate.

Article rédigé par franceinfo
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Une boîte de Dépakine, un médicament anti-épileptique commercialisé par les laboratoires Sanofi, le 5 décembre 2016, à Thionville (Moselle).  (MAXPPP)

Le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé, lundi 3 février, sa mise en examen pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires" dans l'affaire de la commercialisation de l'anti-épileptique de la Dépakine. Une enquête avait été ouverte en septembre 2016. 

La Dépakine est au centre d'un retentissant scandale sanitaire depuis plusieurs années. Le valproate de sodium (Dépakine et ses dérivés) est responsable depuis 1967 de malformations chez 2 150 à 4 100 enfants, et de troubles neurodéveloppementaux chez 16 600 à 30 400 enfants, selon des estimations de l'assurance maladie et de l'Agence nationale de sécurité du médicament.

"Ca y est enfin GRANDE VICTOIRE !", a tweeté Marine Martin, présidente l'Association d’aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant. C'est elle qui a été la première à dénoncer le scandale en 2011. Ses deux enfants sont handicapés à cause de cette prise de médicament lors de sa grossesse, alors que rien, sur la notice, n'indiquait de tels risques.

En 2017, des victimes avaient lancé une action de groupe contre Sanofi, la première en France dans le domaine de la santé. L'Office national d'indemnisation des accidents médicaux avait mis en place un dispositif d'indemnisation amiable des victimes. En octobre dernier, l'Oniam avait annoncé avoir proposé un total de 6,5 millions d'euros d'indemnisations à 31 victimes du médicament. Près de 2 000 demandes d'indemnisations ont été déposées. Mais début 2019, Sanofi avait refusé de mettre la main à la poche.

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