L'Océan au pied de Saint-LouisLes signes de la montée des eaux s'accumulent. Face à l'océan Atlantique, l'ex-capitale de l’Afrique occidentale française, mais pour combien de temps encore ? En l'espace de deux siècles, l'Océan a gagné quatre kilomètres sur le rivage et les 580.000 habitants s'inquiètent : le phénomène ne date pas d'hier mais s'accélère.A certains endroits, les plages ont disparu, les pêcheurs n'ont plus besoin de hâler leurs barques sur le sable et les rangent dans les rues ou sur les toits des maisons. En avril dernier, des maisons de la Langue de Barbarie se sont effondrées, les habitants essayent de lester les murs de leurs maisons. En quelques heures, les vagues ont englouti ce qui était sa chambre. (Géo Greta Rybus) Les conséquences sont dramatiques, "notamment pour les habitants de l’île de Doun Baba Dié ou encore Keur Bernard, abandonné par ses 250 habitants. Dans le quartier de Guet N’Dar, 25 000 personnes s’entassent sur un bout de terre qui se réduit de jour en jour… Plusieurs familles préfèrent partir pour Dakar située à 250 kilomètres de là." La photographe américaine Greta Rybus s’est penchée sur les conséquences humaines du changement climatique dans cette région de l’Afrique. Elle s'est confiée à Nicolas Ancellin, dans le magazine Géo.Le fleuve Sénégal, autre menaceSes crues, entre les mois de septembre et novembre, provoquent de grosses inondations."L’ouverture d’une brèche dans la Langue de Barbarie, salvatrice sur le moment en 2003, a été une erreur : depuis elle n’a cessé de s'élargir. En 2014, elle mesurait cinq kilomètres de large !" A 15 kms de Saint-Louis, le manque de pâturages est terrible. (Geo Greta Rybus) Construction de diguesDes brise-lames doivent être installés et opérationnels en 2018, mais d’autres rêvent d’un plan de protection plus ambitieux, comme on en a fait pour Venise. Saint-Louis est une ville inscrite depuis 2000 au patrimoine mondial de l’Humanité. Mais tout ça coûte cher, le Sénégal en a t-il les moyens ? Certains le pensent, après la découverte d'hydrocarbure : une partie pourrait être consacrée à la protection de la ville. "En fait, c'est tout le littoral du Sénégal qui serait menacé par la montée des flots là où se concentre 80% des activités économique du pays !".