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Nouveau monde. Google et les éditeurs de presse en discussion pour développer des contenus "premium"

Accusés de ne pas rémunérer les éditeurs de presse, les géants du web sont en quête d’une troisième voie.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Le Googleplex, siège social de Google à Mountain View, en Californie aux Etats-Unis. (FRANCOIS LOCHON / GAMMA-RAPHO)

Pour comprendre le bras de fer entre Google et les éditeurs de presse, il faut remonter quelques mois en arrière. En octobre 2019 est entrée en vigueur la loi dite sur les "droits voisins", une évolution du droit d’auteur concernant la presse qui prévoit que si un moteur de recherche reprend des articles, même des extraits, il doit verser une rémunération aux médias d’origine. Mais de cela, Google n’a jamais voulu entendre parler. Pas question de payer pour des liens vers des pages web lorsqu’on est un moteur de recherche.

Colère des éditeurs français

Du coup, juste avant l’entrée en vigueur de la loi, en septembre dernier, l’entreprise américaine a mis les pieds dans le plat en annonçant qu’elle ne paierait rien et que si les médias refusaient de laisser apparaître gratuitement des extraits de leurs publications dans les "snipppets", ces petits encadrés apparaissant en tête de résultats de recherche, ils pouvaient désormais les retirer purement et simplement. Colère des éditeurs, notamment français, soutenus par le gouvernement dans le bras de fer contre le méchant Google.

Les relations entre Google et les éditeurs de contenus ont toujours été compliquées. Le moteur de recherche leur apporte une visibilité dont ils ne peuvent plus se passer, Google le sait bien ; mais pas question pour autant de se faire dépouiller, de voir audience des sites et recettes publicitaires fondre comme neige au soleil.

Discussions en cours

Selon le Wall Street Journal, Google aurait entamé des discussions avec les éditeurs. Il serait prêt à envisager une redevance en contrepartie des articles qu’il diffuse mais dans le cadre d’une sorte de service "premium", via des accords de licence. Pas question, en l’état, d’appliquer tel quel le droit voisin.

Facebook est confronté au même genre de problématique. Il refuse également l’application du droit voisin mais, en même temps, affiche ouvertement son intérêt pour des informations faites par des professionnels. Chacun s’accorde à dire qu’il faut des médias solides et des contenus de qualité mais c’est l’économie de ces médias qui risque de se retrouver fragilisée.

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