Vous connaissez le salut militaire.Bon, c'est vrai, ils ont de l'allure, quand ils claquent des talons, seredressent, bombent un peu le torse et portent la main à leur front sansesquisser un sourire. Beaucoup plus d'allure que mon garagiste quand il soulèved'une main pleine de cambouis le bord de sa casquette en me tendant le coude...Mais en fait, les gestes se ressemblent, non ? Peut-être parce que, comme àl'église, on ne doit pas garder un couvre-chef quand onsalue ? En fait, c'est plus prosaïque, etlaïque, et... – je ne trouve plus de rime en " aïque " –, quecela...Au Moyen-Âge, à l'époque des tournoisoù les chevaliers s'affrontaient, chacun sur leur cheval, lance au poing, lesbelligérants portaient une armure et un heaume. Ce dernier était constitué d'unepartie fixe qui protégeait la tête et d'une partie mobile qui se rabattait surles yeux.En tournoi, la courtoisie était demise. Avant de s'élancer pour essayer d'embrocher son adversaire, on se saluaitpoliment. On se croisait donc une fois, sans combattre, en soulevant le heaumepour que chacun puisse voir le visage de l'autre. La moindre des choses avant des'entretuer. Et on le faisait de la main droite, celle qui normalement tient lalance, pour bien montrer que l'on ne se battrait pas à ce passage. Donc on ne seserrait pas la main non plus.Puis le combat commençait, parfoisjusqu'à la mort...La politesse, ça va bien unmoment.Jusqu'à preuve ducontraire...