Il y a moins de 30étudiants en cours dans cette université située dans des locaux assez videsd'un hôpital à La Garde, pas très loin de l'université de Toulon. L'ambianceest étrange, un mois tout juste après l'ouverture. Pour lemoment, c'est confidentiel, mais l'université attire les étudiants et leursparents, le téléphone sonne dans le bureau du secrétariat.Le vice-président del'université, Bruno Ravaz, a déjà recueilli près de 500 demandes d'inscriptionpour janvier et septembre 2013. Nicolas fait partie des premiers inscrits, ilest en cours de première année de faculté dentaire. Il a échoué deux fois dansle cursus classique, en première année de santé à Marseille. "Je vaispouvoir réaliser mon rêve ", confie-t-il, "j'ai envisagé de partiren Roumanie, mais j'ai été pris ici ", explique-t-il, et le diplôme estexactement le même, à une différence près, l'année coûte 9.500 euros.Un bras de ferjudiciaireSauf qu'"aucuneautorisation d'ouverture n'a été déposée " selon la ministre del'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, qui a déposé plainte contre cetteuniversité. "Les cours ne sont pas décrits, les cursus des enseignants ne sontpas décrits, ils n'ont pas le droit de porter le nom d'université ",précise-t-elle.Face à cela, levice-président de l'université, par ailleurs avocat, disait mardi n'avoir rienreçu de la justice. Cette université cherche à s'implanter depuis plus de deuxans en France, elle ne va pas s'arrêter au premier obstacle. Si 85% desétudiants de première année de santé sont recalés en France, il estime quecette université répond à un besoin des étudiants.Bruno Ravaz vit cette aventuretel un "pionnier ", il confie qu'il saisira la Cour de justice descommunautés européennes en cas de conflit avec le gouvernement, pourdiscrimination. Il précise que son université est libre de s'implanter enFrance, à condition qu'elle déclare son activité.Les étudiants etles syndicats demandent la fermeture de l'universitéPour la présidentede la confédération nationale des syndicats dentaires, le docteur CatherineMojaïsky, "c'est une question de santé publique ". Ce syndicatestime que cette université privée n'a pas une renommée suffisante pour bienformer les futurs dentistes ; et pour les étudiants qui se sont battus pourpasser le cap de la première année, il n'est pas question d'accepter qued'autres étudiants puissent être dentistes comme eux en payant 9.500 euros paran pendant six ans sans être passé par le même cursus."C'estrévoltant ", affirme notamment Damien Guillaud, de l'union des étudiantsen chirurgie dentaire de Marseille. Pour lui, "le territoire françaisrisque d'être inondé de praticiens qui ont acheté leur diplôme ".C'est donc le débutd'un feuilleton judiciaire. En tous cas, l'université Fernando Pessoa a déjàprévu d'ouvrir de nouvelles formations dès septembre 2013, en génie civil, eningénierie de l'environnement, ou en architecture.