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Sur les traces d’un écrivain visionnaire, George Orwell

La planète tourne et vendredi nous nous posons dans un endroit bien perdu, l’île de Jura, en Ecosse. 

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
George Orwelln auteur de "1984" ou de "La Ferme des animaux". (ULLSTEIN BILD VIA GETTY IMAGES)

Nous sommes en 1948 sur cette petite île d’Ecosse. Un homme est en train d’achever son œuvre la plus connue : 1984, un livre qui résonne plus que jamais dans l’actualité que nous commentons tous les jours. George Orwell meurt juste après sa publication. Cette semaine  nous avons parlé du système de surveillance des citoyens le plus sophistiqué au monde, mis en place par les Chinois, nous avons parlé de la répression policière en Egypte, et des rêves de démocratie des manifestants de Hong Kong. Adrien Jaulmes, journaliste au Figaro, est justement parti sur les traces de George Orwell. Non pas pour en tirer des théories, mais au contraire pour nous permettre de comprendre comment un homme a pu être si visionnaire il y a plus d’un demi-siècle. Et voir, avant tous, les crises que la planète traverse aujourd’hui.  

Les mécanismes de la domination

George Orwell est visionnaire grace à son parcours et son honnêteté intellectuelle. Orwell fait ses études à Eton, le fameux collège anglais dont sont issus tant de Premiers ministres. Il en garde un bagage solide et une culture classique, ainsi qu’un regard très affûté sur les différences de classe. Mais c’est son expérience de policier en Birmanie, alors occupée par les Britanniques, qui lui ouvre les yeux sur le pouvoir et la manière de l’exercer. Il comprend tous les mécanismes de la domination. Puis, la Guerre d’Espagne, dans laquelle il s’engage et se bat. Il en garde un mépris profond pour les militants pacifistes. "Celui qui tire l’épée périra par l’épée, ceux qui ne tirent pas l’épée meurent de maladies nauséabondes" dit George Orwell. Il y décrypte surtout les mécanismes de l’embrigadement et de la trahison sur l’autel du pouvoir. Ce qui est en fait assez fréquent, partout dans le monde.

Et c’est en cela que le voyage que fait Adrien Jaulmes dans la vie de George Orwell est passionnant : on le sait, l’Histoire se répète, mais ce sont surtout les mêmes mécanismes de contrôle et de peur qui permettent à des pouvoirs de se maintenir, et parfois à de simples grains de sables de les faire tomber. Une qualité finalement assez rare, qui lui permet aujourd’hui d’être inclassable. Il faut lire Sur les traces de George Orwell (Éditions des Équateurs). C’est à la fois comprendre en quoi cet auteur est toujours aussi moderne, mais aussi s’offrir la liberté de regarder le monde à ses côtés.

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