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Le décryptage éco. Quand la neige bloque l'activité économique

Quelles sont les conséquences économiques des épisodes neigeux de ces jours-ci ? S'il est encore tôt pour chiffrer son coût, l'impact est certain dans de nombreux secteurs, à commencer par celui des transports. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
La police a mise en place un barrage filtrant sur le pont de Sèvres pour empêcher les poids lourds d'emprunter la Nationale 118 à cause des chutes de neige, mardi 6 février. (MAXPPP)

Il est très difficile de chiffrer précisément le coût économique des épisodes neigeux de ces derniers jours. Les professionnels sont unanimes : il est trop tôt pour l'évaluer. Mais on peut se référer à quelques situations d'intempéries du passé, comme lors des hivers 2010 et 2013, où il y avait eu quelques jours de perturbations d’activité similaires à ceux de ces jours-ci.

Le secteur des transports premier perturbé

Ce sont les transports qui sont les premiers touchés par la neige, avec comme en ce moment, l’interdiction de circulation des poids lourds. En mars 2013, la Fédération nationale des transports routiers avait évalué à plus de 60 millions d'euros la perte pour les routiers français. En 2018, le secteur va certainement connaître des pertes au moins équivalentes.

Autre exemple, en décembre 2010, cette fois, la neige a coûté 70 millions d’euros à Air France/KLM. Une baisse du trafic s'était produite en raison de plusieurs annulations de vols. Air France avait dû payer 50 000 chambres d’hôtels à ses passagers. Là encore, on risque d’être dans les mêmes ordres de grandeur.  

Un effet domino

Beaucoup d'autres secteurs, sont eux aussi touchés, notamment ceux qui sont dépendants des transports. Phénomène de domino oblige, la plupart des circuits logistiques sont perturbés. Du coup, des sites de production restent à l’arrêt. C’est le cas de certaines usines PSA et Renault, par exemple, qui sont restées fermées mercredi 7 février. Idem pour des boutiques et des restaurants. Certains n’ont pas pu ouvrir à cause de problèmes d’approvisionnements. La fréquentation des magasins baisse. Les entreprises sont perturbées par l’absentéisme. 

Un professeur de finances, Jean-Louis Bertrand, qui travaille depuis 10 ans sur la gestion du risque météo, a fait le compte. Il a évalué le montant de la facture d’une journée comme celle de mercredi 7 février, où l’Île-de-France, cœur économique du pays, a tourné au ralenti, à une perte située entre 400 et 600 millions d’euros.         

Des entreprises mieux préparées

Les entreprises gèrent de plus en plus les risques d’aléas météorologiques. Même si la neige en hiver n'a rien d'étonnant. Mais certains secteurs plus exposés que d’autres ont pris depuis longtemps des précautions. Le bâtiment a ainsi mis en place une caisse de congés payés intempéries. Cela concerne la neige, mais aussi le vent, les trop fortes chaleurs etc. Si les chantiers ne peuvent pas se faire, cette caisse paye à 75% les salariés qui ne peuvent pas travailler, C’est une sorte de chômage technique mais financé par le secteur.

De plus, il faut aussi déneiger, saler les rues. Et cela a un coût pour les collectivités et l’Etat. On a vu le  ministre de l’Intérieur, mercredi 7 février, expliquer que déneiger coûte des milliards d’euros. Gérard Colomb assure qu’il est impensable d’investir dans un arsenal de déneigement, comme au Canada, car cela ne serait pas rentable. Ce serait dépenser beaucoup pour des équipements qu’on utiliserait une fois tous les trois ou cinq ans.      

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