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Les écologistes frustrés d'écologie au gouvernement

Les écologistes ont-ils joué la bonne carte au gouvernement ? Ils sont de plus en plus nombreux à trouver qu'ils ont du mal à peser sur les grandes décisions écologiques. Un comble avec deux ministres. Ils rêvent donc d'un remaniement ministériel avec déclenchement de quelques sièges éjectables.
Article rédigé par franceinfo
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La vie de la majorité, c'est un peu comme une série télé familiale. Et dans notre épisode du jour, l'adolescent un peu grognon voudrait bien changer de chambre. Les écolos sont de plus en plus nombreux à se demander si leur deux ministères : Logement et Développement ne les éloignent pas trop des questions écologiques majeures. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont tenu de beaux propos à la conférence environnementale de la mi septembre, fixant la transition énergétique comme un cap à suivre. Mais pour eux l'actuel timonier, Delphine Batho au ministère de l'Ecologie, ne fait pas trop d'efforts sur la barre, estime le député de Gironde Noël Mamère : "Je ne pense pas qu'elle soit la mieux placée pour défendre les écologistes car je l'ai entendu expliquer que ceux qui sont contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes sont contre les voitures et contre les avions. Ce sont les vieux arguments de café du commerce contre les écologistes. Je ne pense pas que nous ayons au ministère de l'Ecologie la meilleure alliée ".

Noël Mamère qui au passage élaguerait bien la haute administration de quelques ingénieurs des mines,  trop influents à son goût sur la politique énergétique. Ils représentent aux yeux des écologistes les idées d'un XXème siècle intoxiqué au pétrole et à l'atome. Un véritable lobby pour le co-président des députés écolos, François de Rugy. Pour lui, Delphine Batho devrait faire preuve d'une "gnaque" presque rugbystique face aux piliers à certains piliers du gouvernement : "Face à un ministre de l'Industrie, même rebaptisé ministre du redressement productif, qui lui, malheureusement joue une carte d'opposition entre industrie et écologie, nous pensons que la ministre de l'Ecologie doit s'affirmer et jouer davantage le bras de fer, car ça se passe comme ça dans un gouvernement, tant les lobby sont puissants contre l'écologie ".

Rêves de remaniement ministériels

Certains parmi ceux qui rêvent d'un remaniement ministériel après les élections de 2014 se verraient bien récupérer le ministère de l'Ecologie. Mais l'expérience de Dominique Voynet sous Jospin n'a pas laissé que des bons souvenirs chez les écolos. C'est plutôt vers un autre ministère qu'ils se tourneraient, appliquant une maxime à la Sun Tzu : si tu veux battre ton adversaire, installe-toi à sa place. Et un écologiste à celle d'Arnaud Montebourg ne déplairait pas au député François-Michel Lambert : "Ca serait le ministère du Redressement productif et de la transition écologique parce qu'enfin on penserait à la fois à redresser l'industrie française et à la placer dans le XXIème siècle autour des énergies renouvelables. Je ne fais pas une fixation sur Arnaud Montebourg, c'est Arnaud Montebourg qui fait une fixation sur les énergies fossiles ".

Un remaniement productif en quelque sorte ? Productif pour les écologistes en tout cas. Le député socialiste Thierry Mandon n'a pas eu connaissance de cette éventualité : "Je n'ai pas entendu parler de cette revendication. Ca fait de nombreuses années que les écologistes ont pour objet de montrer qu'ils ne sont pas dans un domaine réservé. Ils veulent aborder des sujets plus larges. L'occasion leur en est donnée par le gouvernement, j'imagine qu'ils s'en satisfont pleinement ". Le message est donc clair : les écologistes restent dans leurs chambres. Le déménagement n'est pas pour demain.

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