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Charles Pernin (Synabio) : "La grande distribution met les fournisseurs bio sous pression"

Les fournisseurs de produits bio avertissent la grande distribution : exiger des prix trop bas "détruirait" la filière.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Charles Pernin (Synabio), invité de L'interview éco, le 8 février 2019. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L’engouement pour les produits bio est de plus en plus fort. Les grandes surfaces leur consacrent des rayons de plus en plus grands. Pour la filière bio, ce succès a un revers. Selon Charles Pernin, délégué général du Synabio qui représente à la fois des industriels du secteur et des enseignes spécialisées, "les enseignes de la grande distribution ont tendance à mettre sous pression les fournisseurs bio". Les négociations annuelles sur les tarifs ont lieu en ce moment et selon Charles Pernin, elles sont "plutôt tendues" : "les enseignes demandent des baisses de tarifs, sans même entendre les propositions de leurs fournisseurs", a-t-il expliqué vendredi 8 février sur franceinfo. Des baisses de quel ordre ? "De 1% à 2,5%", affirme le responsable du Synabio. 

La guerre des prix serait destructrice pour la filière bio.

Charles Pernin

à franceinfo

Ces exigences des grandes surfaces posent "un vrai problème", assure Charles Pernin "Les producteurs bio sont plus exposés à un certain nombre d’aléas climatiques et sanitaires. Il y a plus de fluctuation de la production agricole et donc plus de tension sur les matières premières. Imposer des baisses de tarifs quand les matières premières ont plutôt tendance à augmenter, imposer des pénalités dès qu’il y a un retard de livraison, ce n’est pas adapté à la réalité de nos filières […] Nous demandons aux distributeurs d’avoir une approche différenciée de la bio".

La filière peut-elle échapper à la guerre des prix, en vigueur depuis des années dans la grande distribution ? Le risque est grand, selon Charles Pernin : "Si on cède maintenant, on rentre dans une spirale et on sait que l’année prochaine, on partira sur des niveaux de prix encore inférieurs. Cette guerre des prix serait destructrice pour toute la filière".

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