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L'étoile du jour. Yacouba Sawadogo, simple paysan burkinabé devenu "l'homme qui arrête le désert"

Coup de cœur ou coup de griffe : tous les matins, Marie Colmant distribue ses bons points. Aujourd'hui, le prix Right Livelihood remis à un paysan burkinabé de 80 ans qui lutte contre la désertification. 

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Yacouba Sawadogo, paysan au Burkina Faso, Prix Nobel alternatif. (MARK DODD / THE RIGHT LIVELIHOOD AWARD)

L'étoile du jour ce matin est un fermier du Burkina Faso qui a reçu mardi 25 septembre un prix décerné par l'ONG Right Livelihood. Ces prix, sorte de prix Nobel alternatifs, sont décernés chaque année aux activistes et militants, inconnus pour la plupart, qui font avancer la cause des droits humains dans le monde.

Ainsi, cette année, les lauréats annoncés sont des militants saoudiens emprisonnés, Abdullah al-Hamid, Mohammad Fahad al-Qahtani et Waleed Abu al-Khair, un agronome australien de terrain, Tony Rinaudo, ou des avocats du Guatemala qui luttent contre la corruption, Thelma Aldana et Iván Velásquez. Et donc Yacouba Sawadogo, 80 ans, fermier au Burkina Faso.

Le "zaï" pour faire reculer le Sahel

Mais pas n'importe quel fermier, attention. Yacouba Sawadogo, c'est "l'homme qui arrête le désert". Et il l'a fait. Pour lutter contre la sécheresse et la désertification qui menaçaient ses champs, il a réimplanté des cultures là où la chaleur et le sable avaient tout grillé. Des cultures, mais pas que. Le Burkina Faso s'enorgueillit aujourd'hui de posséder une forêt de 40 hectares replantée là où il ne poussait plus grand chose. Elle compte 60 espèces d'arbres grâce à cet homme qui n'a pas fait d'études, mais qui s'est souvenu d'une technique ancestrale, le "zaï", pour redonner une agriculture à son pays.

Le système est génial de simplicité et d'efficacité : pendant la saison sèche, des trous sont creusés dans la terre, puis comblés avec des déchets organiques. Les déchets attirent les vers, les vers font des galeries qui sont autant de conduits de rétention d'eau après le passage de la saison des pluies. Au début, les villageois se moquent, aujourd'hui beaucoup moins. D'autant que le système du "zaï" est aujourd'hui adopté au Mali, au Sénégal et au Niger.

Ce Prix Nobel Alternatif n'est pas une médaille en chocolat, Yacouba Sawadogo, champion de la terre recevra une somme d'environ 300 000 euros octroyé par Right Livelihood.

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