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Bruno Le Maire attend son heure

Toujours pas de fumée à l'UMP, mais un vote proposé aux parlementaires la semaine prochaine. Une initiative de Bernard Accoyer, l'ancien président de l'Assemblée, soutenue par les amis de François Fillon et les non alignés de l'UMP. Parmi eux, Bruno Le Maire, invité de l'émission "Questions d'info", sur LCP, avec France Info, Le Monde et l'AFP. Un entretien qui permet de mieux cerner la position de l'ancien ministre de l'Agriculture.
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Franceinfo (Franceinfo)

Bruno Le Maire n'aime pas le terme, mais il fait donc partie
des non alignés à l'UMP.

**** C'est-à-dire que, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, il
a tenté de concourir, mais n'a pas obtenu les 8 000 parrainages
indispensables à temps.

Observateur donc du duel Copé Fillon... observateur neutre,
puisqu'entre les deux, Bruno Le Maire n'a pas choisi. Mais la semaine prochaine, il participera au vote organisé
par Bernard Accoyer.

Oui, je participerai, je voterai, et je dirai que je
suis favorable à ce qu'il y ait une nouvelle consultation des militants, et de
l'autre côté la dissolution immédiate du groupe R-UMP. 
" C'est-à-dire le groupe créé par François Fillon.

Bruno Le Maire qui se
voyait donc président de l'UMP. Pour quoi faire ? et pour quoi dire ?

Il cultive effectivement sa petite musique. Une petite
distance vis-à-vis du bilan de Nicolas Sarkozy, mais une distance très nuancée,
très mesurée. " Je n'appelle pas ça un droit d'inventaire, j'appelle
ça un devoir d'humilité sur ce que nous avons fait.

Ça revient au même.

Ça ne revient pas au même. Un droit d'inventaire, c'est
dire : ça c'est bien, ça c'est pas bien. Moi je dis qu'on a un devoir
d'humilité sur ce que nous avons fait pour comprendre pourquoi par exemple sur
l'industrie nous n'avons pas réussi à arrêter la désindustrialisation du pays.
 "

La ré-industrialisation justement, c'est un thème cher aux socialistes
au pouvoir, mais pour Bruno Le Maire, ils s'y prennent très mal.

" Je dis juste à tous les Français : 'ne
vous laissez par bercer par cette illusion que l'État va pouvoir faire le
travail à votre place'. C'est les Français qui ont les clés entre les
mains, et je le dis avec mon expérience de ministre de l'Agriculture. C'est
lorsque vous donnez les clés aux Français, quand vous pariez sur leur sens des
responsabilités, sur leur audace, sur leurs innovations, sur leur sens de la
créativité que ça marche. C'est lorsque vous voulez tout faire à leur place,
comme lorsque monsieur Montebourg dit : 'je vais nationaliser, nous
vous occupez de rien, je vais tout faire moi-même', que ça foire, pour
dire les choses clairement. 
"

Mais ne croyez pas que Bruno Le Maire fait partie des UMP qui
s'opposent d'un bloc. Certaines méthodes de l'UMP façon Copé ne sont pas les
siennes. Bruno Le Maire ne battra pas le pavé contre le mariage pour tous. Une position très subtile. En revanche, quand il s'agit du
droit de vote des étrangers aux élections locales, la réponse fuse d'une
phrase.

Je suis totalement opposé au droit de vote des
étrangers aux élections locales. Je vais vous dire les choses encore plus
brutalement : le droit de vote des étrangers aux élections locales, pour
moi, c'est le dernier clou dans le cercueil de la nation.
 " 

Bruno Le Maire cultive donc son style, celui d'un opposant
nuancé face au pouvoir de François Hollande, pour lequel il ne fait preuve d'aucune
mansuétude.

François Hollande, tel que je le vois aujourd'hui,
c'est un homme de l'hésitation, là où on aurait besoin d'un homme de la
décision. C'est un homme du court terme là où on aurait besoin d'avoir un homme
du long terme. C'est un homme qui fait des compromis matin, midi et soir avec les différentes composantes de sa
majorité là où on aurait besoin d'avoir un homme qui tranche, et qui affirme
une vision européenne. Je pense qu'il n'est pas l'homme du moment. Voilà
exactement ce que je pense, dans les situations graves que nous traversons, je
ne le vois pas être l'homme du moment.
 "

Et vous l'aurez compris, le moment, l'heure de Bruno Le
Maire viendra un jour; l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, ancien bras de Dominique
de Villepin à Matignon, en est convaincu.

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