Cet article date de plus de six ans.

Français du monde. Saint-Martin manque d'artisans pour se reconstruire

Un peu plus de dix jours après le passage de l’ouragan Irma à Saint-Martin, l’heure est à la reconstruction. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Frédéric Wild à Saint-Martin " la solidarité a joué à fond " (DR)

Tous les lieux ravagés par l’ouragan Irma ont été sécurisés et nettoyés. Ce qui manque maintenant, ce sont les matériaux et les artisans.

L’île a été détruite à 90% par le passage d’Irma

Frédéric Wild a eu de la chance. Aucun de ses trois établissements, un hôtel et deux restaurants, n’a subi de gros dégâts. Pour les autres, le problème pour reconstruire, c’est de trouver des artisans : "Le peu d'infrastructures qu'il y avait au niveau des entreprises a été aussi endommagé, donc dans l'impossibilité de pouvoir faire des travaux rapidement. Le gros souci qu'on a sur l'île aujourd'hui, c'est d'avoir des entreprises qui viennent travailler, qui apportent des matériaux pour qu'on puisse reconstruire."

L'Anse Marcel à Saint Martin après le passage d'Irma (DR)

Du travail pour deux ou trois ans pour les artisans

Le Français avance qu’à Saint-Martin, île de 35 000 habitants, il y aura du travail pendant deux ou trois ans pour 1 000 ou 2 000 entreprises artisanales, d’où cet appel aux bonnes volontés en métropole :
"Charpentiers, couvreurs, plombiers, électriciens, maçons, tous corps d'état du bâtiment, des entreprises éventuellement de métropole, qui voudraient venir faire six mois, un an sur Saint-Martin, pour décrocher des marchés parce qu'il va y en avoir énormément."

L'Anse Marcel. Des toitures emportées par des vents à près de 400 km/h.  (DR)

Frédéric Wild raconte comment ses voisins ont dû se réfugier dans leur salle de bains pendant l’ouragan, protégé sous un matelas, quand les toitures et même des morceaux de béton armés ont été emportés par des vents à près de 400 km/h. Du jamais vu.
"Ce dont on avait besoin,
raconte-t-il, c'est que l'île soit en sécurité, elle a été faite. Aujourd'hui, il y a l'armée qui est sur place. Hier soir, on a pu dormir vraiment, tranquillement, paisiblement, pour se reposer enfin. Maintenant, on a l'esprit vraiment sur la reconstruction et le redémarrage de l'île."

Par chance, ses restaurants, à lui, ont tenu bon. Les murs sont toujours debout et l’entraide a joué à fond :
"On est trente personnes à vivre dans la maison. On dort un petit peu partout. L'entraide est là. On se connaît tous plus ou moins, au moins de vue. Et puis il y a un élan de générosité. Y'a pas de locaux pas locaux, blancs, blacks ou métissés. Ici, ça n'existe pas ! On est vraiment dans la solidarité partout." 

Frédéric Wild et son épouse Anne à Saint-Martin (DR)

En septembre, c’est la basse saison à Saint-Martin

Si les infrastructures sont remises sur pied, les touristes reviendront à partir de la mi-décembre. C’est le pari. Frédéric Wild compte rouvrir ses restaurants rapidement : 
"On peut espérer une reprise d'activité de restauration, au moins pour les gens de l'île, d'ici trois semaines à peu près, pour donner le moral à tout le monde. C'est plus par soulagement, le but de rouvrir quelques établissements, pour montrer qu'on est là, qu'on a rouvert et qu'on va continuer."

Paysage de désolation à Saint-Martin après le passage d'Irma (DR)

Frédéric Wild a mis sa famille en sécurité métropole. Son épouse et leur fils de 8 ans sont rentrés par le dernier avion à Arles, d’où est originaire le couple, installé à Saint-Martin depuis quatre ans. Lui n’a jamais pensé quitter l’île.    

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