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BD bande dessinée. Les femmes, reines d'Angoulême

Trois ans après les polémiques sur le manque de femmes en sélection et la création d’un collectif de créatrices de BD contre le sexisme, les femmes sont désormais incontournables au festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
N'AYEZ PAS PEUR, EMIL FERRIS VOUS TIENT LA MAIN  (MIL FERRIS, MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE)

Les femmes sont désormais incontournables au festival international de la bande dessinée d'Angoulême, du fauve d’or à celui de la jeunesse, du grand prix à la révélation de l’année. Elles s’appellent Emil Ferris, Rumiko Takahashi, Emilie Gleason, Jen Wang. Elles dominent le palmarès de la 46e édition du grand rendez-vous de la bande dessinée.

Angoulême 2019 restera comme l’année des femmes

Tout a commencé mercredi 23 janvier, au soir, avec le sacre de la japonaise Rumiko Takahashi, grand prix de la ville. Une victoire pour celles, chez les dessinatrices et scénaristes françaises, qui avaient organisé sur les réseaux sociaux une campagne d’influence en faveur de leur championne. C’est aussi la victoire d’une génération, celle des quadragénaires biberonnés aux mangas. Dans le quatrième volume de L’Arabe du futur, le tout jeune Riad Sattouf ne déclare-t-il pas sa flamme à l’héroïne du dessin animé Juliette, je t’aime, tiré de la série de la mangaka à la fin des années 1980. Rumiko Takahashi sera donc l’invitée d’honneur de la prochaine édition du festival.

Le fauve d'or pour les monstres

À l’heure du palmarès, c’est aussi la consécration pour l’Américaine Emil Ferris, dont le livre, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, a reçu le fauve d’or de la meilleure bande dessinée de l’année. Une confirmation pour celle qui avait déjà reçu jeudi à la cité de la BD d’Angoulême le Grand Prix de la critique ACBD des journalistes spécialisés. Quelques larmes ce jour-là, et une conviction : 

Il ne faut jamais renoncer...

Emil Ferris

Une autre américaine, Jen Wang, 35 ans, obtient le fauve jeunesse pour Le Prince et la couturière, une réflexion sur le genre et la liberté, aux éditions Akileos. Emilie Gleason, à moitié belge, à moitié mexicaine, 25 ans, reçoit le prix révélation. Pour dessiner et raconter Ted, drôle de coco, aux éditions Atrabile, elle s’est inspirée de son frère, diagnostiqué Asperger. Un tourbillon de couleurs, une lecture à 100 à l’heure.

Il serait injuste de ne rien dire des hommes récompensés lors de ce 46e festival d’Angoulême. Le belge Brecht Evens reçoit un fauve prix spécial du jury pour Les Rigoles, chez Actes Sud BD. Et Gustave Doré, dont on ne sait pas assez qu’il fit de la bande dessinée, reçoit le fauve patrimoine pour Les Travaux d’Hercule, qui datent des années 1850 et dont l'éditeur 2024 propose aujourd’hui une élégante réédition.  

Retrouvez le palmarès du 46e festival international de la bande dessinée d'Angoulême

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