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Assistants d'eurodéputés FN : première mise en examen pour complicité de détournement de fonds

C'est le motif de mise en examen le plus grave émis dans cette enquête. Il concerne l'ancien comptable du parti au Parlement européen Charles Van Houtte.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des membres du Parlement européen à Strasbourg, le 13 juin 2018.  (FREDERICK FLORIN / AFP)

C'est un personnage-clé de l'organisation du FN (devenu RN) au Parlement européen. Charles Van Houtte a été mis en examen, mercredi 5 septembre, pour "complicité de détournements de fonds publics", une première dans l'enquête sur les assistants d'eurodéputés frontistes, a fait savoir son avocat jeudi.

Jusqu'alors, quatorze autres mises en examen avaient été déjà ordonnées par les magistrats financiers pour "abus de confiance" et "escroquerie en bande organisée". Mais Charles Van Houtte est le premier protagoniste à être mis en examen pour "complicité de détournements de fonds publics", un délit plus grave, punissable d'un million d'euros d'amende et 10 ans de prison. "Si mon client a été mis en examen pour complicité de détournements de fonds publics, il semble assez logique que toutes les autres personnes déjà mises en examen le soient aussi pour ce délit", a déclaré Henri Laquay, l'avocat belge qui a assisté Charles Van Houtte.

Au cœur de la gestion des contrats d'assistants

Les juges enquêtent sur l'existence d'un possible "système" pour rémunérer comme assistants d'eurodéputés, avec des fonds de l'Union européenne, des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti. L'enquête cible 17 députés et les contrats d'une quarantaine de collaborateurs pour un préjudice évalué par le Parlement européen à 6,8 millions d'euros entre 2009 et 2017, sur deux mandatures. 

Ancienne cheville ouvrière de la gestion de ces contrats d'assistants, désormais en rupture avec le parti, Charles Van Houtte avait livré à la police en septembre 2017 un témoignage embarrassant pour la défense du Rassemblement national, affirmant avoir reçu des "instructions" de Marine Le Pen et confirmant l'existence de contrats fictifs, que contestent les dirigeants frontistes. Il avait ainsi indiqué que Thierry Légier "était garde du corps de la famille Le Pen et non pas assistant parlementaire", selon son audition dont a eu connaissance l'AFP. 

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