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Paris "condamne" l'arrestation de l'opposant iranien Zam, accusé par Téhéran d'être "dirigé par le renseignement français"

Les Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran, ont livré peu d'éléments sur les conditions de l'arrestation de celui qu'ils décrivent comme un "contre-révolutionnaire".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Gardiens de la révolution défilent lors d'une parade militaire à Téhéran, en Iran, le 22 septembre 2019. (IRANIAN PRESIDENCY / AFP)

Le gouvernement français a "condamné", mercredi 16 octobre, l'arrestation de l'opposant iranien Rouhollah Zam, "qui dispose en France d'un statut de réfugié". Les Gardiens de la révolution iraniens avaient annoncé deux jours plus tôt l'arrestation par leur service de renseignement de cet opposant, au cours d'une "opération élaborée et professionnelle".

"Nous suivons ce dossier avec vigilance" et "condamnons fermement" son arrestation, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous ne disposons pas actuellement d'informations précises concernant les circonstances de l'arrestation de Monsieur Zam en dehors du territoire national", a-t-elle ajouté. Selon le gouvernement, Rouhollah Zam a quitté l'Hexagone le "11 octobre" dernier. En tant que réfugié ayant demandé l'asile, l'opposant est "libre (...) d'entrer et de sortir du territoire"

Rouhollah Zam serait "tombé dans un piège"

Les Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran, ont livré peu d'éléments sur les conditions de l'arrestation de celui qu'ils décrivent comme un "contre-révolutionnaire". Leur communiqué, publié sur Sepahnews (le site officiel des Gardiens de la révolution), ne donne ni le lieu ni la date de l'arrestation de Rouhollah Zam.

Le texte précise seulement que l'opposant est "tombé dans un piège" qui lui avait été tendu, et ce en dépit du fait qu'il était "dirigé par le renseignement français et soutenus par ceux de l'Amérique et d'Israël". Les agents chargés de le traquer seraient parvenus à leurs fins "à l'aide de méthodes de renseignement modernes et en recourant à des tactiques astucieuses". Des images de l'arrestation de Rouhollah Zam ont été diffusées à la télévision iranienne, ainsi qu'une vidéo d'aveux dans laquelle il déclare regretter tout ce qu'il a fait ces dernières années.

Les autorités iraniennes ont pris le contrôle du canal Telegram dirigé par Zam

Le ministère de l'Intérieur a indiqué au Figaro que Rouhollah Zam s'était rendu en Irak. Le quotidien, qui cite deux sources anonymes, affirme que l'opposant iranien a été appâté par une "jeune femme", qui l'aurait convaincu de se rendre à Nadjaf pour une "audience avec l'ayatollah Ali al-Sistani, la plus haute figure du chiisme irakien, mais aussi le grand rival du numéro un du régime iranien, Ali Khamenei".

Selon une des sources du Figaro, la France aurait pu faciliter cette arrestation "pour permettre le déblocage de la détention de deux Français emprisonnés en Iran depuis juin". Deux chercheurs français, membres du Ceri-Sciences Po, ont été arrêtés en juin par les autorités iraniennes. Roland Marchal et sa compagne franco-iranienne, Fariba Adelkhah, ont été interpellés pour atteintes à la sécurité nationale, affirme Téhéran.

Selon RFI, le service de renseignement des Gardiens de la révolution a également pris le contrôle du canal que dirigeait Rouhollah Zam sur la plateforme de messagerie cryptée Telegram. Intitulé Amadnews, il est accusé par Téhéran d'avoir joué un rôle important dans les manifestations contre le pouvoir il y a deux ans. Telegram avait suspendu le canal en décembre 2017, sur demande des autorités iraniennes, mais le groupe avait repris ses activités sous un autre nom. Selon RFI, Amadnews comptait un million d'abonnés avant l'annonce de l'arrestation de Rouhollah Zam. "Dans les heures qui ont suivi, un tiers des abonnés ont quitté le canal."

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