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Vidéo Traversées, noyades, sauvetages... Huit chiffres pour comprendre la tragédie des migrants en Méditerranée

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Le drame des migrants en Méditerranée en huit chiffres
Le drame des migrants en Méditerranée en huit chiffres Le drame des migrants en Méditerranée en huit chiffres
Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions

Renvoyés en Libye, où les droits de l'homme sont quotidiennement bafoués à l'égard des migrants, ceux qui survivent à la traversée sont invités à errer aux portes d'une Europe de plus en plus hermétique.

Le décompte macabre s'alourdit chaque jour. Entre janvier et juin 2019, au moins 667 personnes sont mortes noyées en Méditerranée, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) (en anglais). Depuis 2014, et l'accélération de la crise migratoire, réfugiés et migrants affluent chaque année par milliers sur les côtes européennes. Mais nombreux sont ceux qui, parmi ces candidats au rêve européen, périssent au cours de la traversée. D'autres échappent à la mort, mais ne parviennent pas pour autant à rejoindre les côtes européennes. L'Italie et Malte ont désormais pour habitude de fermer l'accès à leurs ports. 

Cette fermeture, résultat de la politique d'extrême droite du ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, redessine les routes empruntées par les réfugiés et met encore davantage en danger les candidats à l'exil. Au début de l'été, le Sea-Watch 3, puis l'Alex, affrêtés respectivement par l'ONG allemande Sea Watch et le collectif italien Mediterranea, ont été contraint d'accoster illégalement sur l'île de Lampedusa, provoquant l'ire de Matteo Salvini. Les ONG, responsables au côté des gardes-côtes des sauvetages en haute mer, font l'objet de poursuites susceptibles de les paralyser de longues semaines à quai.

Seulement six navires dédiés au sauvetage

En 2018, les associations ont dénoncé des entraves croissantes à leur action. A la fin de l'été dernier, plus aucun bateau humanitaire ne quadrillait la zone, rapportait  The Guardian, cité par Courrier International. Un an plus tard, avec l'arrivée de l'Ocean Viking, le successeur de l'Aquarius (le navire de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières), un total de six navires humanitaires sont dédiés exclusivement aux sauvetages sur les trois principales routes empreintées par les canots de fortune. 

Or, une présence moindre des ONG met en péril les aspirants à une nouvelle vie en Europe. Ainsi, en 2019, 6% des migrants et réfugiés qui ont emprunté la route méditerranéenne centrale, qui relie la Libye et la Tunisie à l'Italie et à Malte, ont disparu en mer, selon Organisation internationale des migrations (OIM). Un taux de mortalité qui a doublé par rapport à 2018. 

Des chiffres sous-estimés 

Selon les chiffres de l'UNHCR, environ 1,9 million de personnes (soit l'équivalent de la ville de Vienne, la capitale autrichienne) ont rejoint l'Europe par la mer depuis 2014. Mais, dans le même temps, des milliers de personnes sont mortes, pour la plupart noyées, au large des côtes grecques, libyennes, italiennes, espagnoles, marocaines, tunisiennes, maltaises ou chypriotes. Selon l'UNHCR, 18 205 personnes ont ainsi péri en Méditerranée entre le début de l'année 2014 et la fin juin 2019.

En juillet, de nouveaux naufrages ont porté ce chiffre au-delà des 18 500 victimes. Mais il ne s'agit que d'une estimation. Ainsi, l'UNHCR et l'OIM publient des chiffres sensiblement différents, malgré le fait qu'il s'agisse de deux instances chapeautées par l'ONU. Elles se basent sur les rapports des autorités des pays concernés, ainsi que sur les données partagées par les ONG et des articles de presse. Dans ces conditions, les experts s'accordent à dire que le nombre de disparus en mer est sous-estimé : depuis le début de la crise migratoire, beaucoup d'embarcations ont ainsi pu couler sans laisser de traces ni de survivants.

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