Journée de la femme 2013: les attaques à l'acide sont mieux punies au Pakistan

Les agressions à l'acide au Pakistan défigurent chaque année plus d'une centaine de femmes. Les condamnations ont cependant triplé depuis un renforcement des sanctions contre les auteurs de ces crimes. Désormais, une plus grande considération est accordée par la justice aux victimes.
Mais encore faut-il que les victimes survivent pour témoigner. A l'automne 2012, un couple a tué sa propre fille en l'aspergeant d'acide car elle avait «deshonoré» sa famille en discutant avec des garçons. Les parents, qui avaient reconnu le crime, ont été libérés sous caution, faute de témoin.
Sidra Javed, une adolescente qui s'est fait vitrioler en juin 2011 après avoir réfusé les avances du fils de son patron, a réussi à témoigner contre son agresseur. La jeune fille, qui gagnait 46 dollars par mois, est défigurée à vie. Sans le sou, ses parents ont tout sacrifié pour porter l'affaire devant les tribunaux. Après 13 mois de combat judiciaire, la famille de Sidra a obtenu gain de cause. Son agresseur a été condamné à 14 ans de prison. «J'étais vraiment soulagée et heureuse pour mon père, qui n'a pas ménagé ses efforts. Mais lorsque je pense à moi, ma vie, à mon visage, j'ai le sentiment que la peine aurait dû être plus sévère», confie-t-elle. Sidra a déjà subi six actes chirurgicaux pour redessiner son visage. Les médecins doivent reconstruire ses oreilles et ses lèvres et lui transplanter des cheveux. L'adolescente vit désormais cloîtrée chez elle.
Afin de simplifier les procédures et accélérer le versement des compensations aux victimes, le Pakistan devrait instaurer un tribunal spécial pour les cas d'attaques à l'acide. De leur côté, des organisations locales militent aussi pour encadrer la vente d'acide. Ils exhortent le gouvernement à adopter une vraie stratégie pour juguler ces violences.
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