Le vote sanction des Vénézuéliens contre le Parti socialiste unifié (PSUV), au pouvoir sans discontinuer depuis 1999, avec Hugo Chavez jusqu'en 2013 et, après la mort de ce dernier, Nicolas Maduro, passe mal auprès de ce dernier. Chaque occasion est bonne, depuis l'échec du 6 décembre, pour se lancer dans des attaques verbales qui cachent mal l'amertume de leur auteur.Ainsi, le 11 décembre 2015, à l'issue d'un congrès extraordinaire de son parti, convoqué pour examiner la nouvelle donne, M.Maduro a accusé la nouvelle majorité de vouloir mener une «déstabilisation» de son pouvoir. «La droite se prépare uniquement à poursuivre son schéma de déstabilisation et de coup d'Etat permanent, en utilisant la Constitution» a lancé le président vénézuélien.La veille, il avait rejeté la possibilité d'une amnistie des 75 prisonniers recensés, envisagée par l'opposition victorieuse.Nicolas Maduro annonce une contre-offensive révolutionnaire«Ce n'est pas le temps de la cohabitation ni de la coexistence avec la bourgeoisie ni avec l'impérialisme», a encore déclaré M.Maduro. Il a estimé que sa défaite était liée à «une guerre économique» provoquée par la droite alliée à des entreprises et à l'administration américaines.Concédant malgré tout que beaucoup de choses devaient être réformées au Venezuela, «en premier l'économie», le président chaviste veut discuter avec son parti d'un modèle économique socaliste qui n'a pas été appliqué jusqu'à présent, car il est «resté sur le papier». Il a annoncé une «contre-offensive révolutionnaire» au premier trimestre de l'an prochain dont «l'économie sera la priorité».Pas sûr que le PSUV suive son leader les yeux fermés. Deux anciens ministres très influents du défunt président Hugo Chavez ont estimé que le pays traversait «une vraie catastrophe» économique et que le parti chaviste était le responsable de la déroute électorale.Le nécessaire changement du quotidien des VénézuéliensCes derniers jours, «nous avons vu deux Maduro», selon Carlos Malamud, expert de l'institut Real Elcano de Madrid: celui qui «a dit qu'il descendrait dans la rue» en cas de défaite et l'autre qui «a dit qu'il accepterait les résultats». «Lequel des deux va rester?», se demande-t-il.L'opposition, quant à elle, après avoir remporté la majorité qualifiée des deux tiers au Parlement unicaméral, découvre le large éventail de ses nouvelles prérogatives, dont celle de provoquer un départ anticipé du chef de l'Etat, en écourtant son mandat.Mais la priorité, dès la rentrée parlementaire du 5 janvier 2016, consistera, pour la majorité sortie des urnes, à changer le quotidien des Vénézuéliens qui subissent depuis de nombreux mois une disette économique éprouvante avec pénuries alimentaires et une inflation avoisinant les 200%, selon les experts, en dépit des plus importantes réserves pétrolières du monde.