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Libye : malgré la guerre, Tripoli veut se doter d'un service de bus

Dans la capitale libyenne régulièrement bombardée, une flotte de 35 véhicules est déjà en attente, prête à prendre la route.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Une partie de la flotte de bus garée dans un hangar de Tripoli, le 3 septembre 2019. Leur premier voyage devrait avoir lieu bientôt, selon le propriétaire de la société. (MAHMUD TURKIA / AFP)

L’information paraît improbable, tant la situation sur place semble rendre impossible la mise en place du projet : un service de transport urbain dans la ville de Tripoli, pourtant en proie à de violents combats. L’AFP qui donne l’information a même photographié les bus, pour l'heure parqués dans un hangar du centre-ville. Et selon un article de l'agence Ecofin, le service aurait dû démarrer à la mi-septembre. Trente-cinq bus fabriqués en Chine sont ainsi prêts à prendre la route. Climatisés, ils peuvent transporter 40 passagers assis et 20 debout.

Selon le patron de la société, Aboubakr Qormane, "il est urgent de rétablir les services de transports en commun à Tripoli, qui souffre de leur absence". En fait, les transports en commun ont disparu depuis une trentaine d’années dans la capitale libyenne, bien avant la chute de Mouammar Kadhafi. En lieu et place, des taxis et une flopée de minibus privés permettent de se déplacer en ville.

Bouchon à l'approche d'un checkpoint, le 2 octobre 2011, en Libye. (ARIS MESSINIS / AFP)

En 2010, face déjà aux embouteillages, le régime prévoyait la construction d’un réseau de métro léger (métro automatique). A l'époque 100 000 véhicules, des minibus Iveco et des taxis assuraient les transports publics. Selon l’AFP, il y en a dix fois plus aujourd’hui. A cela s'ajoutent deux millions de véhicules particuliers en circulation dans la capitale. Il y aurait donc, nous dit l’AFP, trois millions de véhicules en circulation dans Tripoli, pour une population de deux millions d’habitants.

Danger

Mais dans un pays en guerre, on voit mal comment un réseau de bus peut fonctionner. En premier lieu, bien sûr, il en va de la sécurité des voyageurs. "La situation aux abords de Tripoli, surtout en banlieue Sud, est mauvaise. Les tirs de roquettes aveugles sont imprévisibles. Ce serait dramatique si une roquette tombait sur un bus transportant une quarantaine de passagers", explique un commerçant tripolitain à l’AFP.

Un bombardement aérien imputé aux forces du maréchal Haftar a détruit une maison dans Tripoli, le 14 octobre 2019, tuant trois personnes et blessant deux autres. (HAZEM TURKIA / ANADOLU AGENCY)

En août et septembre dernier, des combats ont fait plusieurs morts dans le sud de la ville. Ainsi l’OMS avance le chiffre de 1 093 morts et 5 700 blessés depuis l’offensive des troupes du maréchal Haftar contre l’armée régulière du Gouvernement d'union nationale (GNA) en avril 2019. Or l’entreprise de transport prétend relier le centre-ville à l’aéroport, distant de 25 km et surtout zone d’affrontements réguliers.

L'accord signé avec King Long, le constructeur chinois des bus, prévoit l'importation sur deux ans de 145 véhicules pour 13 millions de dollars. L'optimisme règne.

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