Angola: le président Lourenço amplifie sa campagne anti-corruption
Le fils de l'ancien président angolais, Jose Filomeno dos Santos, a été inculpé de fraude pour avoir ordonné, au moment où il dirigeait le fonds souverain du pays, un virement jugé suspect de 500 millions de dollars. Une inculpation qui montre que le nouveau chef de l'Etat n'hésite pas à s'attaquer au clan dos Santos qui a régné sans partage sur le pays pendant 38 ans.
Il avait été limogé de son poste en janvier 2018 par le nouveau président de l'Angola, Joao Lourenço. L'ancien directeur de la Banque centrale angolaise, Valter Filipe da Silva, a également été inculpé en relation avec cette affaire, a précisé Luís Benza Zenga.
Le mouvement de fonds suspect, à destination d'un compte du Crédit suisse dans une de ses succursales londoniennes, avait été ordonné en septembre 2017 depuis le compte du fonds à la Banque centrale, selon le magistrat. Ce dernier a précisé que depuis, l'argent avait été rendu à l'Etat angolais. Il a indiqué que la justice avait placé les deux accusés sous contrôle judiciaire et leur avait retiré leurs passeports. «Il n'y aura pas d'indulgence pour ce crime, même si l'argent a été rendu à notre pays. Nous irons jusqu'au bout de cette enquête, il n'y aura aucun pardon», a-t-il insisté.
De nombreux barons congédiés
José Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola pendant 38 ans. Un règne sans partage pendant lequel il a mis l'économie du pays en coupe réglée au profit d'une poignée de proches.
Son successeur, Joao Lourenço, issu du même Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), lui a succédé en septembre et a congédié de nombreux barons de l'ancien régime, au nom de la lutte contre la corruption. La demi-soeur de Zenu, Isabel dos Santos, a ainsi été limogée de son poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol. Début mars, la justice avait ouvert une enquête sur de possibles détournements de fonds sous sa présidence.
Considérée comme la femme la plus riche d'Afrique, Mme dos Santos a nié catégoriquement ces accusations.
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