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Nobel de la paix : trois candidats africains en bonne position

Greta Thunberg, la jeune activiste suédoise, éclipse dans les médias les autres candidats au Nobel de la paix. Mais les Africains pourraient créer la surprise.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ilwad Elman intervient le 23 juin 2018 lors du BET à Los Angeles. La jeune Somalienne a créé "Sister Somalia", une ONG qui gère le premier centre réservé aux femmes violées en Somalie. (EARL GIBSON III / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

C'était en 2018 : le docteur congolais Denis Mukwege obtenait le prix Nobel de la paix. Son nom faisait partie de la liste des favoris du Peace Research Institute Oslo (PRIO). Cette année, deux Africaines et un Africain sont retenus par l’institut, ce qui fait d’eux des favoris potentiels.

L’ONG norvégienne travaille pour des relations pacifiques entre les nations. Chaque année son directeur fait connaître son choix. PRIO fait un peu figure de "faiseur de roi" dans le cadre du prix Nobel. Qui ne figure pas dans son ultime liste, n’obtient pas le prix.

Cette année, le PRIO a fortement misé sur l’Afrique. Au 5e rang, il a placé Abiy Ahmed, Premier ministre d’Ethiopie, pour son travail à la tête du pays depuis avril 2018. Il a notamment mis fin au conflit avec l’Erythrée en signant une "déclaration conjointe de paix et d’amitié".

Le PRIO a surtout retenu en tête de sa liste deux jeunes musulmanes africaines : Hajer Sharief, Libyenne de 26 ans, et Ilwad Elman, Somalienne âgée de 29 ans. Toutes deux font partie de la Fondation de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, Extremly Together. Les deux jeunes femmes ont été remarquées par leur travail pour la paix dans leur pays respectifs.

Rumeurs et supputations vont bon train quant au favori de l’instance norvégienne. Aussi, la liste des favoris est le fruit d’un long travail de lobbying. Les médias mettent en avant leurs préférés, qui ne sont pas forcément les vainqueurs potentiels. Et cette année, le nom de la jeune Greta Thunberg est sur toutes les lèvres. Sauf que tout le monde ne partage pas cet enthousiasme vis-à-vis de la militante suédoise. Et son nom n’apparaît pas dans la "short liste" du PRIO.

Depuis 1901 et la création du prix, la tradition veut que la liste des candidats au prix Nobel de la paix demeure secrète. Le comité Nobel donne juste le nombre de nominés. Pour 2019, il y a 301 candidats, dont 78 organisations. Quiconque peut-être nominé. Et l’histoire retiendra la candidature d’Hitler ! En revanche, le parrainage est réservé aux membres des assemblées nationales et des gouvernements, aux membres actuels et anciens de l’académie Nobel, ainsi qu’aux lauréats. On trouve également des professeurs, des directeurs d’instituts de politique étrangère et les membres des cours internationales.

Le directeur du PRIO, Henrik Urdal, tient à souligner l’importance de la jeunesse dans les efforts pour promouvoir et maintenir la paix et la sécurité. C’est en ce sens qu’il soutient les deux jeunes Africaines, associées au leader du Mouvement des parapluies de 2014 à Hong Kong, Nathan Law Kwun-chung. Un sacré Outsider qui, dans le contexte hongkongais actuel, pourrait obtenir les suffrages des cinq membres du comité Nobel.

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