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Roch Marc Christian Kaboré,ancien baron du régime déchu élu à la tête du Burkina

Rock Marc Christian Kaboré est un ancien baron du régime qui s’est écroulé à l’issue de l’insurrection populaire d’octobre 2014. Il a été élu à la tête du Burkina Faso avec un score historique de plus de 53% des suffrages dès le premier tour. Considéré comme le probable successeur de Blaise Compaoré, il était brusquement tombé en disgrâce en 2012 avant de quitter le navire en janvier 2014.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Rock Marc Christian Kaboré pendant sa campagne électorale, le 8 novembre 2015 à Bobo Dioulasso. (Photo AFP/Ahmed Ouoba)

Le nouveau président est âgé de 58 ans. Il est marié et père de trois enfants. Sa carrière professionnelle débute sous le règne de Thomas Sankara. Alors qu’il rentre de France avec en poche son diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion obtenu à l’université de Dijon, le jeune Rock Marc Christian Kaboré intègre la Banque internationale du Burkina. Il en prendra les commandes en 1984 alors qu’il n’a que 26 ans.
 
Une ascension fulgurante
Il intègre le gouvernement en 1989 après l’assassinat du président Thomas Sankara. Plusieurs fois ministre, Rock Marc Christian Kaboré a été Premier ministre de Blaise Compaoré. Député du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès, il en a été le patron pendant plus de dix ans.
 
Ce n’est que le 5 Janvier 2014 qu’il en démissionne pour fonder avec d’autres anciens caciques du régime, le Mouvement du peuple pour le progrès, dont il prend la tête.
 
Des supporteurs du président élu célèbrent sa victoire le 1er décembre 2015 à Ouagadougou. (AFP/Issouf Sanogo)

Ses détracteurs l’accusent de manquer de personnalité
Le nouveau président avait été un défenseur invétéré du projet de révision de la Constitution qui devait permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.
Il avait même déclaré que l’interdiction de la modifier était «antidémocratique». Puis il a changé d’avis en 2014.
 
«J’ai eu le temps de me rattraper sur ces déclarations que j’avais eues dans le temps, en m’opposant activement à ce que ces réformes ne soient pas faites dans notre pays», avait confié Rock Marc Christian Kaboré à RFI, en août 2015. «Nous, on ne se sent pas du tout complexés de ce point de vue, parce que nous avons apporté notre contribution au départ de ce régime», avait-t-il ajouté.
 
Pendant la campagne électorale, son principal rival et chef de file de l’opposition Zéphirin Diablé l’avait accusé de faire du Compaoré sans Compaoré: «C’est même pipe, même tabac, même chose», avait-t-il lancé.
 
Rock Marc Christian Kaboré avait dénoncé «un manque de modestie et de respect» de la part d’un adversaire «paniqué par la chronique d’une défaite annoncée».
 
Dans ses premières déclarations, Rock Marc Christian Kaboré a promis de tourner la page des années Compaoré marquées par l’impunité, la mal-gouvernance et la corruption. Le nouveau président compte s’attaquer en priorité au chômage des jeunes, endémique dans ce pays pauvre de 18 millions d’habitants.

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