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Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes font chuter le gouvernement collégial

L'une des raisons invoquées par le FLNKS est le "processus de vente" de l'usine de nickel du groupe brésilien Vale, "qui fait primer les intérêts des multinationales sans considération des aspirations des populations locales".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des opposants à la vente de l'usine de nickel Vale manifestent à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 18 novembre 2020. (THEO ROUBY / HANS LUCAS / AFP)

Le gouvernement collégial de la Nouvelle-Calédonie est tombé, mardi 2 février, après la démission des indépendantistes de l'exécutif. Ces derniers ont dénoncé "l'impasse et l'immobilisme" dans l'archipel, où la vente d'une usine de nickel est devenue un enjeu politique. Les indépendantistes du FLNKS disposent de cinq membres de gouvernement sur onze. Leur démission, ainsi que celles de leurs suivants de liste, entraîne une chute de l'exécutif, élu par les membres du Congrès. Un nouveau gouvernement devra être élu dans un délai de quinze jours, selon le statut de l'accord de Nouméa.

L'une des raisons invoquées par le FLNKS est le "processus de vente" de l'usine de nickel du groupe brésilien Vale, "qui fait primer les intérêts des multinationales sans considération des aspirations des populations locales". La vente de cette unité industrielle à un consortium calédonien et international, où figure le géant suisse Trafigura, pourrait aboutir le 12 février. Mais elle a provoqué la colère des indépendantistes et a causé une flambée de violences. L'usine, à l'arrêt après été prise d'assaut par des émeutiers le 10 décembre, est depuis la cible d'exactions permanentes.

Une crise institutionnelle qui s'ajoute à la crise sanitaire et économique

Les indépendantistes mettent aussi en cause "le retard dans le vote du budget primitif" de l'île, qui a été reporté à mars, ainsi que "la dynamique institutionnelle en panne et le consensus qui est de moins en moins la règle". L'Avenir en Confiance (AEC), coalition des principaux partis non indépendantistes dont est issu le président du gouvernement, Thierry Santa, a fustigé "une décision incohérente, irresponsable et dangereuse". "En provoquant une crise institutionnelle en pleine période de gestion de la crise sanitaire, d'une possible crise budgétaire ainsi que des tensions économiques et sociales fortes, les indépendantistes font peser un immense risque sur l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie", ont ils déclaré dans un communiqué.

L'archipel fait face en outre à une crise budgétaire sans précédent et à une économie en berne, en raison des incertitudes institutionnelles et du Covid-19. La chute du gouvernement intervient quatre mois après le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, remporté par les partisans du "non" (53,3%), mais qui a vu les partisans du "oui" progresser nettement. Un premier référendum avait eu lieu en 2018 et un troisième est encore possible d'ici 2022.

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