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Myriam Badaoui, accusatrice mythomane d'Outreau a été libérée aux deux tiers de sa peine.

Cette femme était l'un des personnages central de l'affaire d'Outreau. Elle avait été condamnée à 15 ans de prison en 2004 pour viols d'enfants.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Myriam Delay Badaoui au début de l'audience, le 08 Juin 2004. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Cette femme était l'un des personnages central de l'affaire d'Outreau. Elle avait été condamnée à 15 ans de prison en 2004 pour viols d'enfants.

Elle aurait bénéficié d'une mesure de liberté conditionnelle alors qu'elle a purgé les deux tiers de sa peine, selon une source proche du dossier. L'hebdomadaire Le Point précise qu'elle n'a pas le droit d'évoquer son affaire pendant un an. Son avocat, , Me Jérôme Crépin a précisé : "Ma cliente a bénéficié de la remise classique de peine que l'on accorde à tout détenu qui travaille en prison et dont le comportement est irréprochable. La seule restriction à sa libération, c'est qu'elle n'a pas le droit d'évoquer publiquement l'affaire durant un an."

Mme Badaoui, agée de 45 ans faisait partie des quatre accusés définitivement condamnés dans l'affaire d'Outreau, les 13 autres ayant été acquittés par la cour d'appel de Paris en 2005. Le seul à se trouver encore en détention est son mari, Thierry Delay, condamné quant à lui à 20 ans de prison. Les deux autres, un couple de voisins, David Delplanque et Aurélie Grenon, condamnés respectivement à six ans et quatre ans, avaient été libérés plus tôt.

Cette mère incestueuse très corpulente de quatre enfants avait été condamnée pour les viols de sept enfants, pour des agressions sexuelles sur dix enfants, ainsi que pour proxénétisme sur ses quatre fils et corruption de onze enfants.

Une menteuse immature

Elle avait été violée, battue et prostituée avant d'épouser Thierry Delay. Le couple vivait avec de faibles ressources. Elle a donné l'impression, au cours de ses auditions et de son procès, d'être une menteuse immature. Des psychiatres avaient alors expliqué ses allers et retours entre vérités et mensonges par une "organisation fragile de la personnalité" et "des éléments de violence dans lesquels elle avait vécu".

Outre les témoignages variables des enfants victimes dans l'affaire d'Outreau, ce sont ses errements qui ont contribué à fourvoyer la justice. Au cours du premier procès d'Outreau devant les assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais), elle avait ainsi effectué des volte-face troublantes, tantôt dédouanant ses coaccusés, tantôt les réaccusant avec force détails.

Elle provoquera l'acquittement des 13 autres

Alors qu'elle n'avait pas fait appel de sa condamnation, elle a fini par provoquer l'acquittement de treize coaccusés au cours du procès en appel à Paris, dans un mea-culpa spectaculaire le 18 novembre 2005. "Mes enfants donnaient des noms, je n'ai fait que suivre. J'arrive pas à comprendre pourquoi je suis descendue aussi bas. C'est comme si j'avais deux personnalités en moi. Il m'est passé une folie par la tête (...) J'ai menti", avait-elle alors déclaré, en demandant "pardon" à ses coaccusés.

Myriam Badaoui a suivi en prison une thérapie psychiatrique et une formation en hôtellerie-restauration, mais elle a été privée de ses droits parentaux. Son fils aîné Chérif Delay, 21 ans, a dernièrement maintenu dans un ouvrage ses accusations contre des acquittés d'Outreau. Il doit comparaître prochainement pour des "menaces de mort réitérées" contre certains d'entre eux.

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