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Après les polémiques lancées par leur chanteur, les Eagles of Death Metal ne sont plus les bienvenus au Bataclan

C'est en tout cas ce qu'indique le codirecteur de la salle de concert, interrogé par franceinfo.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jesse Hughes, le chanteur du groupe Eagles of Death Metal, le 17 août 2016 sur la scène du festival Pukkelpop à Hasselt (Belgique). (JONAS ROOSENS / BELGA MAG / AFP)

Leur nom est lié à jamais au Bataclan, pourtant les rockeurs du groupe Eagles of Death Metal ne risquent pas de rejouer de sitôt dans la salle de concert parisienne. Dans un entretien accordé à franceinfo, le co-directeur du Bataclan indique samedi 12 novembre qu'il refuse de voir Jesse Hughes et son groupe, qui donnaient un concert au moment de l'attaque, remonter sur la scène de sa salle. La salle rouvre ses portes à la veille des commémorations des attentats de Paris et de Saint-Denis.

Ils ne passeront pas au Bataclan, c'est mon choix

Jules Frutos, co-directeur du Bataclan

à franceinfo

Jules Frutos explique à franceinfo qu'il ne digère pas "l'exploitation des suites [du 13-Novembre] par le chanteur" du groupe, qui avait émis le souhait d'être le premier à remonter sur la scène du Bataclan deux semaines après le drame.

Début mars, encore très marqué par les événements, Jesse Hughes, connu pour ses positions pro-armes à feu, avait en effet insinué que l'attaque avait été préparée de l'intérieur de la salle de concert, exprimant des soupçons à l'encontre des vigiles. "J'ai découvert que six gardes ou quelque chose comme ça ne sont jamais venus. Il semble assez évident qu'ils devaient avoir une bonne raison pour ne pas venir", avait-il ainsi déclaré.

Des excuses insuffisantes

Plus tard au printemps, Jesse Hughes avait accordé une interview à Taki's Magazine, une publication américaine aux prises de positions extrémistes. Il affirmait avoir "vu des musulmans faire la fête dans la rue pendant l'attaque, en temps réel". Ajoutant : "Je me souviens d'eux en train de fixer mon pote. J'ai juste mis ça sur le compte de la jalousie des arabes" à l'égard des Américains.

Face aux réactions indignées, le cofondateur de EODM avait présenté ses excuses, expliquant "ne plus être [lui-même] depuis le 13 novembre". Insuffisant toutefois pour empêcher les organisateurs des festivals français Rock en Seine et Cabaret Vert d'annuler leur venue cet été.

Devenu mondialement célèbre malgré lui, le groupe a déjà rejoué en France depuis le Bataclan. Il était réapparu sur scène à Paris à la fin d'un concert de U2 à Bercy, début décembre. En février, il était revenu à l'Olympia "terminer" le concert du 13 novembre devant de nombreux rescapés. Un show sous haute sécurité et chargé d'émotions.

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