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Que sait-on de Moussa Coulibaly, l'agresseur présumé de trois militaires à Nice ?

Il s'agit, selon les premiers éléments, d'un petit délinquant en voie de radicalisation, sans rapport avec Amedy Coulibaly, auteur des attaques de Montrouge et du magasin casher de la porte de Vincennes, les 8 et 9 janvier.

Article rédigé par franceinfo
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Une photo, non datée, de Moussa Coulibaly. ( FRANCE 3)

Il porte le même patronyme qu'Amedy Coulibaly, qui a tué une policière à Montrouge et quatre otages juifs dans le magasin casher de la porte de Vincennes, à Paris, les 8 et 9 janvier. Mais Moussa Coulibaly, l'homme soupçonné d'avoir agressé trois militaires à Nice mardi 3 février et dont France 3 s'est procuré une photo, n'a, selon les premiers éléments de l'enquête, aucun lien familial avec lui.

Connu pour des faits de petite délinquance

Agé de 30 ans, Moussa Coulibaly habite Mantes-la-Jolie (Yvelines) et était connu des services de police pour vol, usage de stupéfiants ou outrage. Selon Le Monde, "il a été condamné à six reprises entre 2003 et 2012 à des peines d'amende ou de prison avec sursis, la plupart du temps à Mulhouse, où il a vécu quelques années, selon une source judiciaire". Mais il n'a jamais été incarcéré.

L'immeuble de huit étages où il habitait dans le quartier du Val Fourré a été perquisitionné mardi soir. Un homme se présentant comme un grand frère de Moussa Coulibaly a confirmé que l'auteur présumé de l'attaque de Nice habitait dans l'immeuble. "On sait pas ce qui s'est passé dans son cerveau (…), il est normal", a-t-il déclaré à l'AFP, qui a recueilli plusieurs témoignages. 

Awa, qui se présente comme une amie d'enfance de Moussa Coulibaly et l'a vu il y a "deux-trois semaines", se dit "choquée". "C'est quelqu'un de très gentil, très aimable, poli, à l'écoute, qui te respecte (…). Il ne parle pas beaucoup, il est trop timide, assure-t-elle, en secouant la tête. J'arrive toujours pas à réaliser ce qu'il se passe, j'ai grandi avec ce garçon, on faisait la fête, tout ça. Il va à la mosquée, il rentre chez lui, comme tout le monde." La jeune femme souligne que Moussa Coulibaly n'a "jamais" parlé de la guerre en Syrie ou de partir faire le jihad.

Repéré pour des signes de radicalisation

Moussa Coulibaly avait pourtant été repéré mi-décembre par les services de police, alors qu'il faisait du "prosélytisme agressif" dans une salle de sport de Mantes-la-Jolie, selon l'AFP. Il était devenu "peu aimable" avec les femmes, rapporte Le Monde, et aurait eu "une altercation dans les douches avec un homme au motif que ce dernier se lavait nu".

Toujours selon Le Monde, le 18 décembre, "le service du renseignement territorial (SDRT) le signale à la DGSI", la Direction générale de la sécurité intérieure. Il n'est pas mis sur écoute, mais le SDRT continue à le surveiller.

Refoulé de Turquie fin janvier

Après avoir disparu des radars, il réapparaît le 27 janvier, à Ajaccio, dans une agence de voyages, et demande un aller simple pour Ankara, selon Le Monde. Etonné, l'employé lui explique qu'un aller-retour pour Istanbul serait moins cher. Moussa Coulibaly acquiesce, mais formule toutes sortes d'exigences qui alertent le salarié. 

Air France est prévenu, puis la police aux frontières, et enfin la DGSI. Celle-ci demande aux autorités turques de refouler Moussa Coulibaly. C'est chose faite le 29 janvier : à son arrivée à l'aéroport Ataturk d'Istanbul, en provenance de Rome, les autorités turques le renvoient dans la capitale italienne. La DGSI l'entend à son retour, à Nice. Mais cet entretien, selon Nice-Matin, ne permet pas "de recueillir d'informations suffisantes pour judiciariser son dossier".

"Avant l'agression des militaires près de la place Masséna, il séjournait dans un hôtel 3 étoiles à proximité de la gare de Nice-Thiers", précise encore Nice-Matin.

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