La décision est rarissime. Un CRS est renvoyé devant la cour d'assises pour répondre du lancer injustifié d'une grenade dans une manifestation. En 2016, en pleine mobilisation contre la loi Travail, un syndicaliste de 48 ans avait perdu un œil à cause de ce tir. Du côté du CRS, l'avocat a décidé de faire appel du renvoi devant les assises. "Le policier qui lance une grenade, ce n'est pas un criminel", justifie Me Laurent-Franck Liénard."Pas de volonté de faire mal""C'est un représentant de l'État qui use de la force. Après, on peut la juger légitime ou illégitime, mais dans son intention, il n'y a aucune intention criminelle. Il n'y a pas de volonté de faire mal", argumente-t-il. Selon les juges, le policier a agi en dehors de tout cadre légal, sans aucun ordre de ses supérieurs. Ses collègues et lui n'étaient ni encerclés ni pris à partie par les manifestants au moment du tir.