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Résultats des municipales 2020 : Edouard Philippe vainqueur au Havre, Marlène Schiappa recalée à Paris... Le second tour des quatre ministres encore en lice

Le Premier ministre a été élu haut la main au Havre. Les trois autres membres du gouvernement qui étaient toujours en course dimanche figurent, eux, sur des listes perdantes. 

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Edouard Philippe et la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes à l'hôtel Matignon, à Paris, le 25 novembre 2019. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Ils étaient dix au premier tour, mais plus que quatre au second. Si une majorité de ministres ont été directement élus ou réélus le 15 mars, quelques membres du gouvernement étaient encore engagés dans les élections municipales, dimanche 28 juin, à commencer par Edouard Philippe, le chef du gouvernement.

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Arrivé en tête au Havre (Seine-Maritime) au premier tour (avec 43,6% des voix), le Premier ministre a transformé l'essai et décroché un deuxième mandat à la tête de son fief avec 58,83% des suffrages, même s'il a assuré qu'il resterait au gouvernement en cas d'élection. Qu'en est-il des trois autres ministres en ballottage ? Tour d'horizon des résultats. 

Edouard Philippe garde Le Havre (et Matignon ?)

Edouard Philippe lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, le 16 juin 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le duel était serré. Le Premier ministre a finalement réussi à battre son coriace concurrent communiste, Jean-Paul Lecoq, qu'il avait devancé au premier tour. Avec sa liste divers centre, il obtient 58,83% des voix au Havre. Son rival, qui n'est pas parvenu à obtenir le ralliement de la liste écologiste, plafonne quant à lui 41,16%. "Les résultats sont nets et je voudrais remercier très sincèrement les Havraises et les Havrais qui nous chargent de poursuivre la transformation engagée il y a déjà bien longtemps", a réagi Edouard Philippe, évoquant "un acte de confiance et une responsabilité exceptionnelle". Le chef du gouvernement jouait son avenir politique dans son bastion, mais aussi à Matignon, où son maintien, même avec cette victoire en poche, reste incertain.

Edouard Philippe s'exprime après sa victoire au Havre
Edouard Philippe s'exprime après sa victoire au Havre Edouard Philippe s'exprime après sa victoire au Havre

Edouard Philippe s'est évertué à ramener le scrutin à ses critères locaux, sans tirer profit de son net regain de popularité après trois mois de gestion de crise du coronavirus. Malgré tout, cette "large victoire" est "liée à la très bonne image qu'il a eue et qu'il s'est construite pendant la crise sanitaire", estime le politologue Pascal Perrineau. Surtout, le chef du gouvernement n'a cessé de clamer son amour pour la ville et la fonction d'édile, au point de mettre en ébullition les commentateurs au sujet d'un supposé départ de Matignon.

Le Premier ministre avait toutefois confirmé qu'il privilégierait son poste au sein du gouvernement à celui de maire, en cas d'élection, et laisserait le second de sa liste, l'actuel maire Jean-Baptiste Gastinne (LR), aux manettes de la ville portuaire de plus de 170 000 habitants. A condition, bien sûr, qu'Emmanuel Macron, qui prévoit un remaniement dans les jours ou les semaines qui viennent, décide de le garder à Matignon. Les deux hommes doivent se voir en tête-à-tête lundi matin à l'Elysée. "Dans un camp macronien qui manque de figures populaires, se priver de quelqu'un d'aussi populaire, c'est peut-être un peu dangereux", observe Pascal Perrineau.

Un avis partagé par Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion de d'Ipsos "Edouard Philippe, ce n'est pas le François Fillon de Sarkozy, issu du même parti. C'est un allié politique, qui n'apparaît pas usé et qui pèse lourd, car il a apporté à Emmanuel Macron une partie de l'électorat de droite", explique-t-il pour franceinfo. En outre, "LREM ne dispose pas d'un grand vivier de 'premiers ministrables'", ajoute-t-il.

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Marlène Schiappa ne siègera pas dans le 14e arrondissement  

Marlène Schiappa en février 2020.  (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes n'hérite même pas d'un siège de conseillère d'opposition dans le 14e arrondissement de Paris. Marlène Schiappa figurait en deuxième position sur la liste LREM, conduite par Eric Azière et arrivée en troisième position au premier tour (15,7%). La majorité présidentielle n'a obtenu que 8,6% des suffrages au second, dans une quadrangulaire remportée par la liste d'union de la gauche de la maire sortante Carine Petit (47,9%). La liste de la droite de Marie-Claire Carrère-Gée totalise 30,18% des voix. Quant à Cédric Villani, qui avait décidé de se maintenir, il décroche 13,29% des suffrages et ne siègera pas non plus au conseil municipal.

"Marlène Schiappa est allée au charbon en service commandé par l'Elysée. Il s'agit davantage d'une posture. A l'issue du scrutin, elle pourra mettre en valeur cette expérience de terrain, un atout essentiel pour poursuivre une carrière politique", analysait avant le second tour pour France 24 Christian Delporte, professeur à l'université de Versailles et spécialiste d'histoire politique.

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Gabriel Attal conserve son siège de conseiller municipal dans l'opposition à Vanves

Gabriel Attal à l'Assemblée nationale à Paris, le 26 mai 2020. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Gabriel Attal est réélu conseiller municipal dans l'opposition à Vanves (Hauts-de-Seine). Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, seul membre du gouvernement à figurer sur une liste nuancée LREM, était en deuxième position sur la liste Vivre Vanves, menée par Séverine Edou. Celle-ci finit avec 19,87% des voix, dans cette triangulaire remportée haut la main par le maire sortant Bernard Gauducheau (UDI), qui conserve son siège avec 53,35% des voix. La liste conduite par l'écologiste Pierre Toulouse et qui talonnait la liste LREM après le premier tour, obtient 26,77% des voix au second. Ce score est malgré tout suffisant pour que les trois premiers de la liste de Séverine Edou, dont Gabriel Attal, plus jeune membre du gouvernement (31 ans), siègent au conseil municipal.

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Agnès Pannier-Runacher échoue dans le 16e arrondissement à Paris

La secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 29 avril 2020. (LUDOVIC MARIN /  AFP)

Dans le 16e arrondissement, la liste Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn, menée par Hanna Sebbah et sur laquelle figurait la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, ne récolte que 23,79% des voix, loin derrière celle de l'avocat Francis Szpiner, soutien de la candidate LR Rachida Dati, qui obtient 76,2% des suffrages. Malgré le bon score de LREM aux dernières élections européennes, l'écart, déjà important au premier tour, n'a pas pu être comblé dans un arrondissement longtemps acquis à la droite. Agnès Pannier-Runacher, en septième position, ne siégera donc pas au conseil municipal.

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