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Le Front national échoue à former un groupe au Parlement européen

Le leader néerlandais du Parti pour la liberté, Geert Wilders, a annoncé, lundi, l'échec des négociations en vue de la formation d'un groupe parlementaire.

Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen et Geert Wilders, le leader du Parti pour la liberté néerlandais, le 13 novembre 2013, lors d'une conférence de presse commune à La Haye (Pays-Bas). (MARTIJN BEEKMAN / ANP MAG / AFP)

Ils avaient jusqu'au 24 juin. Le Front national et ses alliés n'ont pas réussi à former de groupe au Parlement européen pour la première session qui débute le 1er juillet, a annoncé, lundi 23 juin, le leader du parti néerlandais Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders. Les règles pour former un groupe exigent qu'au moins sept des 28 pays membres de l'UE y soient représentés, une condition que n'ont pas réussi à remplir ces formations hostiles à l'UE et à l'immigration. 

"Ce n'est pas passé", a confirmé le vice-président du FN Florian Philippot, sur Europe 1. Les 23 eurodéputés frontistes feront donc leur rentrée parlementaire, le 1er juillet, dans les rangs des non-inscrits. Francetv info revient sur les conséquences de cet échec politique.

Moins d'influence au Parlement européen

L'absence de groupe entraîne une perte d'influence et une visibilité réduite au Parlement européen pour le FN et ses alliés eurosceptiques. Les partis concernés sont ainsi privés de fonds supplémentaires, de personnel, de temps de parole au Parlement, et ne peuvent prétendre à d'éventuelles présidences de commissions ou de sous-commissions.

La facture peut paraître lourde. D'autant qu'un groupe aurait permis au FN et à ses alliés de recevoir entre 20 et 30 millions d'euros de subventions au cours des cinq prochaines années, hors salaires et avantages des députés.

Un échec politique pour Marine le Pen

"Nous n'avons aucune inquiétude quant à l'existence future de notre groupe", avait affirmé Marine Le Pen, le 28 mai, trois jours après les résultats des élections européennes. La présidente du FN a tenté de peser de tout son poids pour atteindre son objectif, multipliant les contacts avec ses potentiels alliés. 

Jeudi, le vice-président du FN Florian Philippot avait préparé le terrain en annonçant que l'échec de la formation d'un groupe ne serait "pas dramatique". Il a tenté une nouvelle fois de relativiser l'échec, lundi sur Europe 1 : "Non, ce n'est pas une claque. On aurait préféré en avoir un, mais on peut toujours le faire dans les cinq ans, il n'y a pas de date butoir."

Le début de nouvelles négociations

Le Front national et les autres partis hostiles à l'UE peuvent encore espérer constituer un groupe tout au long de la mandature. Pour cela, le PVV néerlandais de Geert Wilders, le Vlaams Belang belge, le FPÖ autrichien, la Ligue du Nord italienne et le Front national vont devoir trouver un terrain d'entente avec d'autres formations européennes malgré leurs différences idéologiques.

Pour l'heure, les négociations ont échoué en raison du refus du Néerlandais Geert Wilders de s'associer avec l'extrême droite polonaise, la Coalition de la nouvelle droite. Ce mouvement défend des positions sociétales extrêmement conservatrices et, contrairement au FN, des thèses économiques ultralibérales. "Pour l'heure, non, on n'a pas de groupe pour la première session du 1er juillet parce que nous avons fait le choix de la cohérence politique", explique ainsi Florian Philippot.

En attendant la naissance d'un groupe autour du FN, Florian Philippot pense pouvoir peser au Parlement. Il espère pouvoir "faire des majorités afin de faire barrage aux transferts de souveraineté, par exemple."

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