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SNCF : "Le passage en société anonyme est un premier pas vers la privatisation", affirme Sud Rail

Éric Meyer, le secrétaire fédéral Sud Rail a estimé mardi sur franceinfo que le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, a "le discours d'un représentant du gouvernement" quand il dément tout projet de privatisation du service public ferroviaire.

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire fédéral de Sud Rail, Éric Meyer, à Paris, le 19 février 2018. (AFP)

Le syndicat Sud Rail n'a pas été rassuré par les propos de Guillaume Pepy. Le PDG de la SNCF "a le discours d'un représentant du gouvernement", a ainsi estimé mardi 20 février, Éric Meyer, secrétaire fédéral de Sud Rail après l'interview de M. Pepy sur franceinfo. Ce dernier a réagi pour la première fois au rapport Spinetta sur l'avenir du service public ferroviaire. "La proposition que fait Jean-Cyril Spinetta c'est que nous devenions une société nationale. Une société nationale, elle ne peut pas être privatisée", a déclaré le PDG de la SNCF. Le syndicaliste Sud n'est pas de cet avis. "Quand on entend que le passage en société anonyme ce n'est pas une privatisation de l'entreprise, on peut légitimement en douter quand on voit ce qu'il s'est passé à Orange, à La Poste, à EDF", a analysé Éric Meyer.

franceinfo : Guillaume Pépy s'est voulu rassurant. Vous a-t-il rassuré ?

Eric Meyer : Pas du tout. Moi ce n'est pas Guillaume Pépy, le président de l'entreprise de service public, que j'ai entendu, c'est le discours d'un représentant du gouvernement. Il ne parle pas du principal problème, de comment on règle le souci de la dette, issu de la politique des transports publics de l'État depuis 30 ans. Contrairement à ce que l'on peut entendre, ce n'est pas la dette de la SNCF, ce n'est pas la dette des cheminots, c'est la dette de 30 ans de politiques publiques de l'État, faite à crédit, de la SNCF. C'est aujourd'hui cette dette qui fait que les usagers et les régions ont l'impression de payer le train trop cher. Pour résoudre ce problème de la dette, à travers le rapport Spinetta, c'est bien un désengagement complet de l'État du système ferroviaire et un transfert de compétence aux régions auquel on assiste. Les dindons de la farde de ce rapport Spinetta seront les régions, les usagers et les cheminots.

On ne touche pas au statut des cheminots pour ceux qui en bénéficient déjà. L'entendre de la bouche de Guillaume Pepy vous satisfait-il ?

Nous verrons, au final, ce qu'en décidera le Premier ministre. Mais quand on entend que le passage en société anonyme n'est pas une privatisation de l'entreprise, on peut légitimement en douter, notamment quand on voit ce qu'il s'est passé à Orange, à La Poste, à EDF. Clairement, le passage en société anonyme de la SNCF est un premier pas vers la privatisation.

Vous avez été reçus lundi par la ministre des Transports. Préparez-vous déjà la mobilisation pour vous opposer à la réforme ?

Nous avons été reçus lundi par la ministre des Transports, non pas pour une concertation mais pour une explication de texte. On verra lundi les annonces du Premier ministre. Forcément, oui nous commeçons de notre côté à consulter les cheminots, à prendre la température, pour voir si dans les semaines ou les mois qui viennent il y aura la nécessité de se mobiliser ou non.

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